Des pistes pour inclure la relève d’affaires dans la relance économique

Il y a quelques semaines à peine, la Jeune Chambre de commerce de Montréal (JCCM) a dévoilé les résultats d’un important sondage concernant l’impact de la pandémie sur les Montréalais de 18 à 41 ans, réalisé avec Léger, en collaboration avec la Ville de Montréal. Les principales orientations de cet exercice ont mis en lumière deux thèmes importants pour la relève d’affaires montréalaise que notre organisation représente depuis bientôt 90 ans : le développement des milieux de vie et l’encadrement du capital.

Le développement des milieux de vie

Pendant la pandémie, la relève d’affaires a pris plaisir à (re)découvrir les quartiers montréalais et à fréquenter des lieux extérieurs où il est possible de se rassembler de façon sécuritaire. La majorité de ses membres (78 %) est d’avis que les changements et l’aménagement d’espaces publics devraient être maintenus et développés davantage après la pandémie.

Nous avons constaté que l’une des priorités de la relève d’affaires est de renforcer la vie de quartier et d’améliorer les milieux de vie, autant au sein des différents quartiers de la métropole qu’au centre-ville.

À cet effet, afin de rejoindre les jeunes Montréalais, la relance du centre-ville devra passer par la multiplication des services de proximité et des espaces de rencontre extérieurs.

Un autre constat s’impose à la lecture des résultats du sondage : une très forte majorité des répondants a entièrement ou partiellement déserté le centre-ville de Montréal depuis mars 2020. Certes, la plupart a hâte d’y retourner, mais juge que la meilleure répartition entre le travail au bureau et le télétravail est d’être la moitié de la semaine à distance (deux-trois jours) et les autres jours en personne. Face à cette nouvelle réalité, comment les inciter à revenir ? Une solution serait de multiplier les « tiers lieux », soit les environnements différents de la maison et du bureau, qui misent sur l’architecture, le verdissement et l’art public, tout en permettant au centre-ville de demeurer un lieu abordable, accessible et qui facilite les déplacements. On constate que beaucoup d’entreprises choisissent cette voie, et la tendance devrait s’accélérer rapidement.

L’encadrement du capital

Pour relancer l’économie, des capitaux publics et privés ont été libérés et des appels à projets lancés ; la relève souhaite tenir des discussions avec les décideurs politiques afin que cet argent soit distribué pour assurer une relance économique durable tout en évitant de reproduire les inégalités du passé. Les critères pour accéder au financement devraient donc être revus, au besoin, pour inclure, par exemple, la performance environnementale, la diversité et l’inclusion.

Cette notion du capital doit être comprise sous trois angles : financier, humain et environnemental.

Pour plus de la moitié des répondants, les gouvernements et les entreprises devraient faire plus de gestes, plus rapidement, pour l’environnement et le développement durable.

La relève d’affaires s’attend à ce que ces entités agissent comme des modèles, des leaders positifs qui donnent l’exemple.

De plus, cette relève souhaite davantage de bienveillance et de collaboration entre les entreprises et les organisations. Cela peut prendre la forme de maillages entre les entreprises elles-mêmes, mais également entre le milieu des affaires et d’autres parties prenantes (un rapprochement entre le milieu de la santé et les entreprises, par exemple).

Une piste claire semble émerger pour répondre à ces besoins : l’entrepreneuriat de solutions.

Notre récent sondage révèle que la pandémie que nous traversons a inspiré de nombreux entrepreneurs à se lancer dans un projet à impact social ou environnemental (36 %) ou dans une transformation écoresponsable de leur entreprise (33 %). Plus encore, la principale raison qui a poussé les répondants à effectuer un changement de carrière durant la pandémie est le besoin d’occuper un emploi qui correspond davantage à leurs valeurs ou qui leur permet d’avoir un impact positif sur la société. Bien entendu, ces préoccupations environnementales et sociales ne sont pas nées avec la pandémie et elles risquent de persister bien au-delà de sa résolution. Elles sont néanmoins au centre des intérêts de la relève d’affaires montréalaise et quiconque désire rejoindre cette tranche importante de la population dans le cadre de la relance à venir devra en tenir compte.

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