Combien de fois avez-vous entendu ou répété : « profitez de votre secondaire, ce seront les plus belles années de votre vie ! » ? Personnellement, j’ai dû entendre ces mots des centaines de fois, alors vous comprendrez ma tristesse en réalisant que jamais je ne comprendrai leur sens.

Tournois, voyages, sorties, motivation, tous m’ont été volés par la COVID-19, mais c’est l’annonce du DArruda qui m’a finalement achevée. Malgré la baisse des cas et la grande participation des jeunes Québécois dans la vaccination, le directeur national de la santé publique a décidé de rallier le côté du virus en volant à son tour le seul évènement qui comptait réellement pour les élèves de 5secondaire : le bal des finissants.

La Santé publique refuse la tenue des bals des finissants « par équité », vu l’interdiction des rassemblements intérieurs, mais qu’en est-il du rassemblement au Centre Bell du 29 mai ? Deux mille cinq cents partisans du Canadien se retrouvaient autour de la patinoire afin d’encourager l’équipe de hockey. Pourtant, on nous refuse un bal encadré et supervisé regroupant moins de personnes et dans lequel les élèves respecteraient les mêmes restrictions, soit le port du masque et la distanciation physique. Où est donc la logique ?

Il aurait été possible de proposer de nombreuses solutions de rechange afin de maintenir l’évènement de fin d’année, comme de le déplacer à l’extérieur ou bien de demander un plan de prévention, mais il est évident que le gouvernement priorise le principe « du pain et des jeux » plutôt que le bien-être de la jeunesse québécoise.

De plus, les nouvelles mesures du 14 juin prochain permettront la tenue de festivals rassemblant 250 personnes, tant que celles-ci respectent les limitations sanitaires. Alors, pourquoi en serait-il différent pour les écoles ? Finalement, il ne faut pas oublier la place des professeurs et de la direction dans cette décision ; ce sont eux qui, malgré leur épuisement, écoperont des changements de dernière minute et des regards noirs des élèves, et ce n’est pas deux semaines de préparation qui leur permettront de mettre au point des festivités à la hauteur des efforts de leurs élèves.

Enfin, nous comprenons désormais les véritables priorités du gouvernement, et aucun argument de la Santé publique ne pourra excuser l’ignorance de nos efforts collectifs. Cette décision pauvrement justifiée du DArruda me permettra peut-être de qualifier mon passage au secondaire d’inoubliable, mais jamais comme « les plus belles années de ma vie ».

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