Enfin, nous voyons la lumière au bout de ce long tunnel qui a duré plus d’un an et demi. Ayant été confinés, privés et restreints dans nos moindres déplacements, cette période est donc décrite comme un dur moment de vie. Mais est-ce vraiment le cas ? Le déconfinement rime avec la liberté, la socialisation et la reprise d’une vie normale et meilleure. Toutefois, il y a des pièges à éviter en cette période d’ouverture. Un de ces points négatifs est que nous serons motivés à sortir de notre intériorité.

L’intériorité

L’intériorité se définit comme une observation, un examen, un regard attentif sur soi-même. En période d’isolement, nous étions tous orientés vers l’introspection, car ainsi seuls, nous étions obligés d’aller à notre rencontre personnelle afin d’apaiser notre sentiment de solitude. Plusieurs, pour la première fois, se sont questionnés vraiment sur leurs valeurs, leurs objectifs de vie et le sens de leur vie. En conséquence, nombreux ont fait de nouveaux choix de vie afin de réduire la distance perçue et ressentie entre leur soi réel et leur soi idéal.

Dans les faits, nous avons été témoins d’une augmentation importante du nombre de troubles anxieux et dépressifs résultant de cet inconfort (près de 50 % des adolescents et jeunes adultes). Puis, une nette augmentation des ruptures conjugales, des déménagements et des changements quant aux styles de vie, comme mesure d’apaisement à ces inconforts.

Les compulsions

L’intériorité permet un réel questionnement sur soi-même et sur le monde dans lequel on vit. Et seule cette introspection permet le changement. Il s’agit d’une force adaptative incroyable que nous devons éviter de « balancer » en période de déconfinement, car si tel est le cas, nous aurons tous tendance à aller vers la compulsion.

En période de grand stress, les personnes qui montrent peu d’intériorité ont tendance à compulser, à fuir leurs problèmes.

Telle une toupie qui tourne sur elle-même, les compulsifs ne s’arrêtent jamais d’agir (consommation, travail, etc.), car l’action effrénée leur permet de ne pas réfléchir sur les réels enjeux inconfortables de leur vie. Et telle une toupie, la diminution de la cadence provoque un déséquilibre, un sentiment de perte de contrôle.

Mais malheureusement, ce que l’on fuit nous poursuit. Nous devons comprendre que ce sont nos actions compulsives planétaires qui ont provoqué les problèmes actuels qui ont suscité notre confinement.

L’éveil des sociétés

En ces temps de déconfinement, nous avons donc avantage à faire des efforts pour maintenir active l’introspection suscitée par notre isolement. Il est maintenant clair qu’un changement de mentalité s’impose. Une nouvelle mentalité humanisante orientée vers le respect de la vie et de l’écologie.

Il est aussi évident que ce vaccin, symbole de notre persévérance, notre combativité et notre détermination à vouloir survivre, ne peut à lui seul nous immuniser contre nos habitudes compulsives de surconsommation et de non-respect de l’environnement.

En cette nouvelle période de déconfinement qui s’amorce, un choix décisif se présente à nous, celui d’un changement collectif. Nous avons avantage à adopter une nouvelle conscience qui favorise l’humanisation de nos modes de vie (moins consommer, aider l’autre vivant dans des conditions misérables, etc.). Mais cela n’est pas une mince tâche. En cas d’échec, une nouvelle occasion de changement de mentalité s’imposera par elle-même. Tel un « cadeau mal emballé », la nature se chargera de nous faire comprendre que le respect de tous les écosystèmes, tant humains que naturels, représente tout ce dont nous avons réellement besoin pour être heureux.

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