En réponse à la chronique de Patrick Lagacé, « Parlons-en, des dents »*, publiée le 23 mars

Dans sa chronique, mardi dernier, Patrick Lagacé s’étonne qu’on le trouve condescendant à l’égard des gens qui ne pensent pas comme lui.

Allo, Patrick ? T’associes les manifestants contre les mesures sanitaires abusives du gouvernement Legault à des édentés, des conspirationnistes, des complotistes, des gens qui « écrivent au son », incapables d’écrire « deux mots qui se suivent sans faute ».

Tout cela parce qu’une douzaine de personnes sur les dizaines de milliers de manifestants portaient un t-shirt sur lequel est inscrit « fuck Legault » et que tu as compté quelques fautes d’orthographe sur des pancartes. En matière d’amalgames et de généralisations, Patrick, relis tes textes avant de nous faire la morale… Tu devras d’ailleurs faire beaucoup mieux que ressortir des citations hors contexte datant de plusieurs années pour tenter de me faire passer pour un dangereux.

Si nous sommes de plus en plus nombreux à nous opposer à l’extrémisme sanitaire du gouvernement Legault, c’est en partie parce que nous en avons soupé de nos élites médiatiques et politiques qui nous regardent de haut.

C’est facile pour les journalistes et politiciens qui n’ont pas perdu un sou de salaire dans la dernière année. Qui continuent de travailler comme si de rien n’était. Dont les enfants réussissent toujours bien à l’école. À l’abri de la détresse psychologique.

Nous en avons soupé des élites médiatiques dont le mépris de la classe populaire est comme l’univers : en constante expansion. L’excellent salaire des journalistes est présentement payé par deux médias largement subventionnés par l’État. Patrick, regarde comme il faut dans ton compte de banque, tu y trouveras les impôts de nombreux « édentés ». Tu devrais peut-être leur dire merci.

Deux poids, deux mesures

Pour plusieurs, la réalité n’est pas si rose. Le « faites ce que je dis, pas ce que je fais » de nos élus devient lourd.

Pendant que la mère de famille voit le gouvernement imposer le masque obligatoire à sa fillette de 7 ans, elle constate que François Legault fait des entrevues avec des journalistes ou rencontre Régis Labeaume sans masque. Le touriste, qui se voit emprisonné trois jours dans un hôtel à 1500 $ à son retour au pays et se fait traiter de « touristata » dans certains médias, constate qu’aucune sanction n’est prise contre un député de la CAQ qui revient du Pérou. Des grands-parents qui aimeraient tant revoir leurs petits-enfants se font dire par François Legault : « C’est vraiment pas une bonne idée que les enfants soient gardés par les grands-parents. » La semaine d’après, la vice-première ministre nous apprend que ses enfants sont gardés par grand-maman.

Et la liste des deux poids, deux mesures pourrait continuer longtemps.

Ça fait un an que les Québécois sont les plus confinés du continent et pratiquement les seuls avec un couvre-feu. Nous comptons pourtant le plus de morts au pays. Avons-nous le droit de nous poser des questions sur les bienfaits des mesures sanitaires ?

Chaque jour qui passe, on compte de plus en plus de gens sceptiques face à ce sanitarisme qui n’en finit plus.

Pour plusieurs d’entre nous, nos droits démocratiques et nos libertés individuelles ont été beaucoup trop bafoués, pendant beaucoup trop longtemps. On croit qu’à abandonner au gouvernement nos libertés pour plus de sécurité, on se retrouve finalement avec ni l’une ni l’autre.

Je sais que ça désole souvent les bien-pensants de réaliser que le pauvre peuple n’est pas aussi entiché de gros gouvernements qu’eux.

Pourtant, c’est facile à comprendre. La partialité des élites vertueuses ne charme pas nécessairement le travailleur au salaire moyen.

Plusieurs sont écœurés de se faire regarder comme de sales pollueurs parce qu’ils ont juste les moyens de se payer une minoune à 3000 $, pas un VUS neuf ou une Tesla subventionnée. Les gens à plus faibles revenus constatent que le gouvernement distribue présentement des milliards de dollars à des multinationales pour créer des jobs dans leur nouvelle économie. Eux, pauvres travailleurs de PME québécoises, dans des secteurs d’activités économiques plus traditionnels, ne font pas partie de ceux qui ont gagné à la loterie des subventions.

Plutôt que de blâmer le peuple parce qu’il ne partage pas tes idéaux ou de l’insulter, il vaudrait mieux commencer à l’écouter.

Les « édentés » sont de plus en plus nombreux et de plus en plus mobilisés. Et tu sais quoi ? J’aime beaucoup mieux faire partie de cette gang-là que de celle des bobos.

Tous ceux affligés avec mépris, tous ceux qui veulent vivre libres à nouveau, où qu’ils vivent et d’où qu’ils viennent, sont des « édentés ». Et c’est pour cette raison que je suis fier de prononcer ces mots : je suis un édenté !

*Relisez la chronique « Parlons-en, des dents »

Réplique de Patrick Lagacé

Je remarque que depuis ma chronique de 2017 sur M. Duhaime, intitulée « T’es toxique, Éric », sa relation avec les faits ne s’améliore pas. Cette réplique est une autre risible tentative d’autovictimisation pour faire oublier son populisme puant. Et cette réplique ne répond bien sûr pas à la question bien simple que je posais à M. Duhaime à la fin de ma dernière chronique, ce qui n’est pas étonnant : il se contre-fiche des pauvres, qu’il a toujours méprisés dans sa carrière d’agitateur.

Relisez la chronique « T’es toxique, Éric »

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion