Chaque jour, la pandémie révèle au grand jour des lacunes du modèle économique du Québec. Qu’on parle de mises à pied, de fermetures d’entreprises, d’appauvrissement et de perte d’autonomie financière de plusieurs communautés ou d’une dépendance trop grande aux marchés mondiaux, le constat est clair : on ne peut plus revenir en arrière.

Un nombre grandissant de personnes et d’organisations ont d’ailleurs commencé à élever leurs voix pour exiger que la relance économique du Québec soit différente, comme, par exemple, un groupe de 15 leaders économiques, syndicaux, sociaux et environnementaux (G15+) mobilisés depuis plusieurs mois pour appuyer les efforts de relance de l’économie québécoise. Ils souhaitent notamment que cette relance soit axée sur la transformation, qu’elle reconnaisse la valeur du travail de chacun, qu’elle vise une qualité de vie décente pour tous, mais surtout, qu’elle donne à toutes les communautés les moyens de prendre en charge leur propre développement. En juin, un sondage Léger a montré de façon très nette que les deux tiers des Québécois (67 %) souhaitent qu’un Québec sorti de la crise de la COVID-19 priorise d’abord et avant tout la santé, l’environnement et la qualité de vie, pas seulement la croissance économique.

Bref, ils recherchent une économie beaucoup plus humaine.

Toutefois, cette économie, elle existe déjà. Elle se nomme l’économie sociale.

Caractérisée fondamentalement par des aspects liés à la durabilité, la localité, la prospérité, l’inclusion et la participation, l’économie sociale démontre depuis longtemps qu’elle peut offrir des bénéfices humains importants aux communautés.

Respect de l’environnement, proximité avec les citoyens et consommateurs, prospérité économique au profit des acteurs locaux, promotion de la vitalité culturelle ou mise en œuvre d’une gestion démocratique, l’effet escompté demeure le même : ce ne sont là que quelques exemples des nombreux impacts positifs que peuvent procurer les entreprises d’entrepreneuriat collectif.

Répondre à la crise

À l’heure actuelle, il y a déjà un mouvement fort d’entrepreneurs en économie sociale au Québec qui propose des solutions aux défis, notamment dans des secteurs fortement affectés par la crise sanitaire (service de proximité, soins à domicile, CPE, centres de répit). Non seulement répondent-ils efficacement aux enjeux imposés par la crise actuelle, mais ils font également face avec brio aux impératifs économiques modernes.

Alors qu’aura lieu le mois de l’économie sociale tout au long de novembre 2020, le Chantier de l’économie sociale et les 22 Pôles d’économie sociale du Québec souhaitent lancer un message fort aux Québécois : l’économie sociale doit être considérée comme une solution pour une meilleure relance économique du Québec.

Parce qu’elle génère des retombées économiques et sociales directes et positives dans les milieux où elle est présente.

Parce qu’elle contribue fortement au développement local.

Parce qu’elle est résiliente et s’adapte mieux aux enjeux sociétaux changeants.

Parce qu’elle répond aux besoins immédiats des consommateurs sans compromettre ceux du futur.

Parce qu’elle est responsable et respectueuse envers toutes les composantes de son environnement et de sa communauté.

Parce que son objectif ultime n’est pas le profit, mais plutôt le bien-être des communautés.

On ne peut se permettre de l’ignorer davantage.

L’heure n’est plus à se questionner sur la pertinence de l’entrepreneuriat collectif, mais plutôt de s’interroger sur les façons d’en faire un des piliers de l’économie globale du Québec. Ensemble, nous avons toute l’expertise et les moyens nécessaires pour faire de cet objectif une réalité. Faisons ensemble le choix de l’économie sociale pour un Québec fort et prospère.

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