13 mars 2020. Une date gravée dans la mémoire du Québec ! Pour les hôteliers, tout s’est effondré d’un coup. Avec la fermeture des frontières qui a entraîné l’arrêt des voyages internationaux, responsables d’une grande partie de l’activité touristique à Montréal et à Québec, les rues se sont entièrement vidées.

Les hôtels participent non seulement à la vitalité économique en accueillant annuellement des millions de visiteurs, mais contribuent aussi à la richesse culturelle de leur ville. Nous n’avons qu’à penser au Fairmont Le Reine Elizabeth qui fait rayonner des artistes d’ici, dont Moment Factory, en étant l’hôte d’un des tableaux de Cité Mémoire, ou qui met habilement en scène des moments clés de notre histoire avec la Suite John-Lennon et Yoko Ono. Et que dire du majestueux Château Frontenac ; cet établissement de plus de 125 ans qui fait partie intégrante du décor de la capitale et qui expose une cinquantaine d’artéfacts témoignant des premières constructions de Québec. Il s’agit de lieux mythiques, hautement culturels, qui portent une part de l’histoire de nos villes. Ce ne sont que deux exemples, mais l’unicité de chacun des établissements hôteliers des deux grands centres urbains québécois contribue à l’enviable réputation de ces destinations d’affaires et d’agrément et fait la fierté de leurs habitants. Imaginons seulement que tout soit à rebâtir…

Le mythe de la propriété étrangère

À tort, on pourrait croire qu’il s’agit de grandes multinationales qui détiennent et exploitent les établissements hôteliers. Or, la réalité est complètement différente. Certains ont fait le choix d’exploiter leur établissement sous des enseignes internationales en tant que franchises, alors que d’autres ont développé leurs propres enseignes. Quoi qu’il en soit, ce sont des entreprises d’ici qui contribuent à l’activité économique du Québec et qui assument les contrecoups financiers d’une crise sanitaire. Ces entreprises soutiennent 42 000 emplois, contribuent au PIB à hauteur de près de 1,9 milliard de dollars et génèrent des recettes fiscales de 332 millions annuellement.

Les hôteliers, toujours prêts à aider

Dès le début de la pandémie, il était déjà évident qu’il faudrait des années aux hôtels pour s’en remettre. Les pertes s’annonçaient colossales, et ce, peu importe la taille de l’établissement. Malgré cela, la communauté hôtelière a mis à contribution ses espaces et ses ressources, que ce soit pour héberger des patients, du personnel soignant, des femmes victimes de violence, des personnes en situation d’itinérance, des familles dont la résidence en construction a tardé à être livrée et, plus récemment, des militaires. Les hôteliers l’ont fait dans un souci de participer à l’effort collectif en offrant des tarifs plus qu’abordables.

À bout de forces, les hôteliers crient maintenant à l’aide

Au fil des décennies, l’industrie touristique a su démontrer sa résilience, mais surtout sa capacité à s’adapter, à se retrousser les manches et à innover. Les perturbations de notre industrie sont innombrables : qu’on pense aux attentats terroristes, aux aléas du climat, aux catastrophes naturelles ou même aux tensions commerciales. Chaque fois, les hôteliers se serrent les coudes, s’organisent et s’adaptent.

Ils sont maintenant au bord du gouffre et n’ont d’autre choix que de demander de l’aide !

Au printemps, le gouvernement du Québec a demandé aux propriétaires hôteliers de faire preuve de patience. Une annonce, habilement ficelée de 750 millions de dollars, principalement sous forme de prêts, a rapidement été faite le 11 juin. De ce chiffre, seulement 13,8 millions en remboursement de la taxe sur l’hébergement constituent une aide directe. Ces programmes sont difficiles d’application, mal adaptés et ne répondent pas aux besoins. Pour mettre les choses en perspective, uniquement pour les deux grandes villes de la province (Montréal et Québec), le manque à gagner combiné en revenus d’hébergement (chambres seulement) est de 650 millions depuis le début de l’année. Des ajustements importants devront être apportés afin que les programmes développés en toute hâte puissent mieux répondre aux besoins des hôteliers.

Une enquête menée au début d’octobre auprès des hôteliers a mis en lumière la gravité de la situation. Sans aide additionnelle, c’est la moitié des établissements de Montréal, et les deux tiers à Québec, qui ne croient pas être en mesure de survire au-delà des six prochains mois. Pire encore, une fermeture massive et permanente de plusieurs établissements créerait d’importantes conséquences, dont l’effondrement d’une importante portion de l’économie touristique.

C’est donc un SOS que nous adressons aujourd’hui à toute la classe politique ! Il est urgent d’intervenir avec une aide directe aux hôtels afin que ces derniers puissent traverser l’hiver.

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