Les dernières semaines ont été le théâtre d’une virulente levée de boucliers contre l’implantation d’aménagements cyclables et piétons à Montréal.

On a aussi pu noter une recrudescence d’opinions défavorables envers le projet de tramway à Québec, qui bénéficiait jusque-là d’un appui confortable au sein de la population.

En tant qu’environnementaliste active depuis près de 30 ans, ces deux cas d’espèce ont retenu mon attention parce que les changements comme ceux-ci ne relèvent plus d’une simple démarche militante ou politique. En 2020, ils sont devenus une nécessité alors que de nouvelles crises sanitaires, sociales, économiques et environnementales nous frappent et continueront de nous frapper avec toujours plus d’ampleur.

De trop rares encouragements

C’est d’ailleurs ce que nous demandions il y a un an presque exactement. En septembre 2019, nous étions un demi-million de personnes à marcher pour le climat au Québec. Nous étions un demi-million à demander à nos élus des changements en profondeur afin de prévenir le pire scénario climatique et d’assurer un avenir lumineux à nos jeunes.

Pourtant, dernièrement, ceux et celles qui mènent certaines des transformations réclamées se heurtent à une opposition des plus intenses et les messages de soutien se font rares. Trop rares même.

Si chaque fois qu’on fait un pas dans la bonne direction, on reçoit un coup de poing au visage ou se faire mettre des bâtons dans les roues, aura-t-on la volonté pour continuer d’avancer ?

C’est le réalisateur Pierre Falardeau qui disait qu’« on va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part ». Quoique légèrement méprisante et manichéenne, cette affirmation avait le mérite de décrire l’inéluctable attrait de l’immobilisme et de la loi du moindre effort, qui se dresse souvent comme un mur devant les acteurs et actrices de changement.

Même en ces temps difficiles, nous avons collectivement le devoir d’aider (ou au minimum d’encourager) ceux et celles qui se battent pour une vision commune et durable de notre monde.

Dépasser le « pour » et le « contre »

Pour effriter ce mur de résistance tout en évitant un clivage néfaste, une bonne écoute de même qu’une communication empathique demeureront toutefois les clés du succès.

Quand la science est de notre côté, que les experts nous donnent raison et que l’urgence de préserver le bien commun guide nos actions, il est possible d’oublier d’expliquer pourquoi on agit en ce sens. Qu’on soit en situation de crise ou non, il demeure pourtant essentiel de le faire.

C’est le prix à payer pour avancer : il faut prendre le temps d’écouter, d’expliquer, de réexpliquer et, idéalement, de convaincre assez de gens pour continuer le progrès.

Malheureusement, le temps est une ressource non renouvelable et c’est de plus en plus vrai alors que l’étau d’un avenir imprévisible se referme sur nos collectivités.

Plus que jamais, ceux et celles qui agissent pour que les choses s’améliorent auront le fardeau de surmonter ces nombreux obstacles pour qu’il advienne plus tôt que tard. Ils auront besoin de tout notre soutien.

Heureusement, le courage, la conviction et la résilience sont des ressources renouvelables.

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