C’est le World Cleanup Day, le grand nettoyage planétaire… encore ! Encore cette année, nous avons besoin de cette journée pour nous inciter à nettoyer notre planète qui est inondée un peu plus chaque jour de déchets de consommation.

Depuis trois ans, nous avons investi nos temps libres et nos week-ends pour créer un mouvement de nettoyage des cours d’eau afin de faire notre petite part pour changer le monde. Nous avons, depuis le début, mobilisé des milliers de personnes… Nous avions le vent dans les voiles, le contexte était favorable, les jeunes étaient dans les rues pour revendiquer du changement et des actions concrètes en matière d’environnement. Le momentum était là, on sentait qu’un changement était en cours.

Et puis boom…. la COVID-19 est arrivée dans nos vies. Dans nos médias, on ne parle que du nombre de cas quotidien, des manifestions antimasques, des rues fermées à Montréal par la mairesse et les insultes volent de toutes parts entre les antis et les pros. Comme on dit, la chicane est pognée dans la cabane. Mais nous sommes en train d’oublier l’essentiel, ce pourquoi nous étions tous mobilisés il y a moins d’un an, sauver notre planète, notre maison !

Loin de nous l’idée de banaliser une pandémie et cette possible deuxième vague qui nous guette. Mais pendant que nous tentons d’éteindre le feu pogné dans la remise, notre maison brûle.

Où sont nos priorités… avons-nous vraiment pris le temps d’établir nos priorités ? En épluchant divers rapports de l’ONU et études publiées dans la dernière année, on voit que : 1,4 million de personnes meurent chaque année faute d’accès à l’eau potable, 8,8 millions de personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air, 7 millions de personnes meurent du tabagisme chaque année, 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, nous avons perdu 69 % de la biodiversité mondiale, la Californie brûle, nous avons perdu 420 millions d’hectares de forêt depuis 1990 et le Brésil continue de mettre à mort la forêt amazonienne, 5000 milliards de morceaux de plastique flottent déjà dans nos océans…

La COVID-19, oui bien sûr, il faut s’en préoccuper, c’est un drame pour certains, une priorité pour plusieurs, et c’est surtout majeur. Mais quand on met le tout en perspective, il serait important de déployer autant, sinon plus d’efforts à sauver notre planète que nous en avons mis pour nous sauver de la COVID-19. Comme le disait Boucar Diouf, la planète se défend de nous, soignons-la au lieu de partir en guerre contre elle. Arrêtons de penser que la technologie et la science pourront trouver des solutions à tous les problèmes dont nous sommes la cause. Le remède passe par nous, pas par une tierce entité salvatrice.

À l’approche du Grand nettoyage planétaire le 19 septembre prochain, il est temps de repenser chaque achat emballé dans du plastique, chaque objet à usage unique, et chaque différence que nous pouvons faire… Là, ici et maintenant. Même si, tous les mardis, le camion de poubelle passe et le mercredi, celui du recyclage, nos déchets ne disparaissent pas. On va les cacher pour se donner l’impression qu’ils n’existent plus. Nous ne sommes pas réellement mieux que les pays d’Asie sur qui nous voudrions bien jeter le blâme de la pollution de nos océans et de l’ensemble de la planète. Les produits chinois, c’est ici qu’on les achète et c’est nos déchets qu’on expédie au Bangladesh. Il est temps de repenser nos choix de consommation pour ne pas avoir à nettoyer plus tard. Traitons notre planète comme si c’était notre cour arrière. Qui jette son gobelet à café jetable Tim Hortons dans sa cour arrière ? Personne !

Mobilisons-nous pour la protection de notre planète et pour le bien-être de l’humanité. Soyons capables, collectivement, de déployer tous les efforts nécessaires pour répondre à la crise environnementale qui se dresse devant nous. La pandémie actuelle nous a prouvé que des actions d’envergure mondiale sont possibles collectivement et politiquement, ça, c’est rassurant. Il y aura toujours les anti-toute qui vont crier haut et fort libarté ! C’est normal, mais cela ne doit pas nous empêcher d’agir ensemble pour le bien commun.

Chaque personne a le pouvoir de faire une différence, d’influencer un certain nombre d’individus, d’être porteur d’espoir, de se repenser et d’être le maillon de quelque chose de beaucoup plus grand. Rien n’est plus fort que la somme des individus qui veulent la même chose. Soyons unis, soyons un mouvement, soyons une force de changement pour l’avenir de nos enfants.

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