La lettre s’adresse au premier ministre, François Legault

Monsieur le premier ministre, cette semaine, vous avez demandé aux Québécois de vous aider. De vous aider en respectant les mesures sanitaires et en vous aidant à stimuler l’économie en favorisant l’achat local.

Aujourd’hui, je veux vous jaser d’achat local. Lors du peak de la pandémie, votre vision de l’achat local vous a mené à mettre les efforts dans le Panier bleu. Le Panier bleu est ce qu’on appelle, en affaires, une mauvaise bonne idée. Oui, une bonne idée, mais mal orchestrée, alors elle devient mauvaise. Vous êtes entrepreneur, alors vous savez ce que cela veut dire normalement. Normalement, on abandonne cette idée et on regarde ce qu’on peut faire de mieux. Le Panier bleu n’intéresse personne sur les réseaux sociaux.

Oui à l’achat local, mais oui à l’exportation de nos produits, car c’est comme ça qu’un peuple s’enrichit en ayant des capitaux étrangers qui rentrent. Cette semaine, Québec solidaire a monté sur ses grands chevaux à cause de la venue d’un centre de distribution d’Amazon à Lachine. Les méchants d’Amazon. Voyez-vous, j’aime bien Amazon, car cela me permet de vendre mes produits à l’étranger. Jamais ce marché n’aurait pu être accessible si facilement, sans une plateforme semblable. Il faut encourager nos entrepreneurs québécois à exporter nos produits.

Le Québec aux Québécois me fait peur. Je regarde la Corée du Nord et c’est le pays le plus protectionniste au monde et on peut voir la pauvreté qui en résulte.

La mondialisation crée de la richesse. Chaque pays mise sur ses forces et laisse tomber ses faiblesses. C’est dans cette optique que je vois le succès du Québec.

On ne reviendra pas au temps des sweatshops de nos ancêtres. Vous avez parlé de créer des emplois à 50 000 $ et c’est bien correct.

Plus tôt cette semaine, je voyais Hydro-Québec poser fièrement avec Dana (Inde) avec NOTRE moteur roue électrique (TM4). Le Québec va investir 85 millions de dollars en Inde ? Il ne faut pas être fier de cet investissement. Lorsque Hydro-Québec a vendu cette technologie, avait-elle vraiment besoin d’argent ?

Achat local et alimentation

Revenons ici et commençons par le commencement. L’achat local commence par l’alimentation. L’alimentation rime avec agriculture. Pour se lancer dans l’agriculture aujourd’hui au Québec et pouvoir en vivre, il faut investir des millions pour l’achat de contingent et de machinerie. Combien de jeunes peuvent rêver de se lancer en agriculture connaissant ces contraintes ? Très peu.

Cet été, le nombre de coqs à chair autorisés hors quota a augmenté de 100 à 300. Comment se fait-il que votre gouvernement n’en ait pas fait la promotion ? Non seulement vous n’en avez pas fait la promotion, mais vous avez permis que les associations se promènent dans les fermes qui n'en avaient que 100 pour les menacer de respecter les contingents. Pouvez-vous expliquer ce comportement ?

Le rapport Gagné mentionnait qu’il faut démanteler les contingents en acériculture, ne serait-il pas le temps de le sortir de la tablette ?

Il est toujours bien de voir votre gouvernement annoncer des millions ici et là et de mettre en lumière des entreprises qui ont eu du financement. Le Québec, c’est plus que ça. Voilà maintenant deux ans que je bâtis mon entreprise et que j’ai une section qui se nomme la vitrine québécoise. Cette section a plus de 200 produits d’ici, en plus de mes produits de l’érable.

Grâce aux Québécois et à Amazon, nous avons créé une vingtaine d’emplois cet été et je suis à investir dans une nouvelle usine. Tout ça sans avoir demandé un sou en subventions ni prêt.

Il est aussi du rôle de votre gouvernement de mettre en lumière ces initiatives.

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