L’interdiction du karaoké et de la danse à l’intérieur des bars marque une étape dans ce que j’appelle l’urgence du « civisme préventif ». Comment en sommes-nous venus à interdire de simples activités de loisirs en période de pandémie ? Ainsi, le gouvernement du Québec autorisera dès samedi des amendes salées pouvant aller de 400 $ à 6000 $ pour ceux et celles qui ne respecteront pas les directives de distanciation physique et le port du masque à l’intérieur des établissements.

Ces mesures sont-elles exagérées ? Non, si elles servent à prévenir des infections à la COVID-19 pour les personnes vulnérables. Oui, si elles empêchent d’honnêtes propriétaires de commerces de servir leur clientèle, parce que d’autres propriétaires n’ont pas respecté les consignes de la Santé publique. Nous vivons en société et nous avons tous un devoir civique, qui garantit non seulement notre liberté, mais aussi nos droits et notre sécurité pour tous.

Faut-il rappeler que nous avons la chance de vivre au Québec et au Canada dans des environnements hautement sécuritaires du point de vue de la santé grâce à des systèmes d’assurance maladie et d’assurance hospitalisation universels ? Les citoyens québécois ont en plus un système d’assurance médicaments qui n’existe pas dans les autres provinces canadiennes.

Beaucoup de snowbirds décideront de demeurer au Québec faute de pouvoir traverser la frontière ou d’obtenir une assurance maladie adéquate couvrant la pandémie de COVID-19 largement répandue chez nos voisins américains, notamment en Floride.

Rappelons que les États-Unis sont le principal foyer de contamination au monde avec 6,5 millions de personnes contaminées et plus de 190 000 décès. Au niveau mondial, il y a près de 28 millions de personnes contaminées et plus de 900 000 décès. Donc, à ceux et celles qui doutent encore de l’impact de la COVID-19, je me permets de douter de vos sources d’information. Je rappelle que le civisme « désigne le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont sa loi », mais il y a plus : « cela implique la connaissance de ses droits, mais aussi de ses devoirs envers la société ».

Nous vivons en société, nous partageons les mêmes valeurs, soit la fierté d’appartenir à une nation innovatrice à l’avant-garde du changement, la dignité en cas de maladie ou d’incident et la solidarité envers les plus démunis. Le civisme préventif m’apparaît être une solution temporaire à un problème dont la source n’est pas connue et le remède, encore moins. Soyons forts et unis en cette période difficile qui met à l’épreuve nos repères et nos habitudes traditionnelles.

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