La triste nouvelle est tombée jeudi. Les sports scolaires ont été mis sur pause. Face à la pression populaire, le premier ministre a corrigé le tir : ils recommenceront finalement le 14 septembre.

Si plusieurs intervenants se satisfont de cette demi-volte-face, j’espère pour ma part que le gouvernement saura tirer une importante leçon de cette gaffe.

La levée de boucliers qui a forcé la main du gouvernement témoigne d’une frustration croissante qui se manifeste dans le milieu scolaire au grand complet.

Les jeunes sportifs, leurs familles et leurs organisations étaient prêts à s’adapter, à respecter les règles et à accepter des fermetures et interruptions localisées si des cas survenaient.

Or, vous avez plutôt choisi, à l’aube de la rentrée et alors que bien des camps d’entraînement étaient déjà en branle, de couper l’herbe sous le pied aux organisations sportives scolaires.

Il n’aura fallu ni une ni deux pour que l’incohérence flagrante de cette mesure soit remarquée.

Et c’est précisément l’absurdité de cette annonce qui a créé de la frustration pour tous les acteurs de ce milieu si important.

Monsieur le Ministre, nous avions joué tout l’été. Les camps d’entraînement et autres sélections allaient déjà bon train. Tout se passait bien.

La meilleure source de motivation

Et si vous saviez à quel point la reprise faisait un bien fou à la santé mentale et physique de nos enfants !

En outre, vous conviendrez comme moi qu’il persiste encore une contradiction dans les termes. Les clubs civils et les activités qui se déroulent au niveau municipal peuvent poursuivre leurs activités sans qu’on leur impose la même épée de Damoclès que le premier ministre a évoquée avec son « si et seulement si ».

Plusieurs l’ont fait remarquer, en plus d’être décousue et illogique, la mise sur pause du sport scolaire que vous avez décrétée venait surtout retirer aux élèves athlètes LA chose qui les motivait par-dessus tout dans ce retour à une « normale » particulièrement étrange.

C’est décevant de la part d’un ministre de l’Éducation.

Ces derniers temps, les critiques acerbes de votre gestion du ministère de l’Éducation ont fusé de toutes parts. Jusqu’à maintenant, je me gardais pour ma part de trop critiquer vos décisions. Après tout, vous n’aviez pas le contrôle sur tous les tenants et aboutissants. Une bonne dose de chaos a brouillé les cartes au cours des derniers mois…

Si bien que je me portais souvent à votre défense sur les réseaux sociaux. Je tentais de faire en sorte que les multiples acteurs du réseau de l’éducation ne tournent pas tous le dos à leur capitaine. Cette fois-ci, l’incohérence est allée trop loin…

Force est d’admettre que nous avons tous l’impression qu’avec la mise en place de cette mesure, c’est vous qui avez tourné le dos au milieu scolaire et aux jeunes.

Dans le contexte d’un retour à l’école précaire, nous avons besoin plus que jamais de deux choses capitales.

D’une part, le réseau éducatif est en quête d’un niveau de motivation inégalé, et ce, alors même que ce dernier a plongé de façon draconienne au cours des derniers mois.

D’autre part, nous avons amèrement besoin d’une adhésion entière et complète de toute la société, et des élèves en particulier, aux règles que nous nous sommes données. Votre mesure vient à l’encontre de ces deux objectifs.

Les activités parascolaires et le sport constituent des moteurs de motivation par excellence. Cela fait consensus. Même le premier ministre l’a reconnu.

Comme chacun le sait, il importe que les règles soient claires et cohérentes pour que les gens y obéissent sans trop rechigner. Cela est d’autant plus vrai pour les adolescents.

S’il vous plaît, Monsieur le Ministre, à l’avenir, donnez une chance au coureur. Faites confiance au milieu scolaire. Et surtout, ne faites pas en sorte que l’incohérence de vos décisions nous pousse. lentement mais sûrement, vers la désobéissance que nous voulons à tout prix éviter.

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