« Il nous faut du courage politique. » Ce sont les termes du député Sylvain Gaudreault prononcés lors du panel politique portant sur les liens unissant santé et changements climatiques organisé vendredi dernier par le FRESQue (Forum de la relève étudiante en santé du Québec).

Le député Sol Zanetti y a mentionné d’entrée de jeu qu’il avait demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux si un plan existait pour outiller davantage le système de santé face aux changements climatiques. Pour le moment, non, il n’y en a toujours pas.

Pourtant, les données montrant les impacts des changements climatiques sur la santé ne manquent pas et existent depuis longtemps. Comme pour la pandémie actuelle, le système de santé sera sur la ligne de front au fur et à mesure que les changements climatiques prendront de l’ampleur au Québec.

Nous devons être prêts pour pouvoir remplir efficacement notre rôle de professionnels de la santé sans tomber au combat. Le gouvernement du Québec doit nous soutenir à l’aide d’un plan d’action clair et de ressources suffisantes pour faire face aux enjeux sanitaires liés aux changements climatiques.

On se rappelle bien les inondations au Québec lors des derniers printemps. Or, les conséquences de celles-ci sur la santé physique et mentale de la population sont majeures. Selon une étude en cours par Ouranos et dirigée par la Dre Mélissa Généreux, les impacts psychosociaux des inondations sont non seulement importants, mais durables : environ un an après les inondations de 2019, 44 % des personnes touchées présentaient des symptômes modérés à élevés de stress post-traumatique. Malheureusement, le réseau de la santé est encore peu équipé pour répondre à cette demande considérable de soins, et les mesures adoptées à la suite des inondations sont insuffisantes pour assurer adéquatement la santé des Québécois.

Les nombreuses canicules vécues cet été nous rappellent également leur impact notable sur le réseau de la santé : augmentation des morts, accroissement des consultations aux urgences et des hospitalisations, effets de la déshydratation, particulièrement dans le contexte de maladies chroniques et de la prise de certains médicaments, etc. De quoi nous inquiéter comme professionnels de la santé et sonner aussi l’alarme chez nos élus.

Le réseau de la santé doit donc se montrer exemplaire sur deux fronts : non seulement en visant une importante réduction de la production de gaz à effet de serre (GES), mais aussi en étant un modèle d’adaptation face aux changements climatiques. Un plan gouvernemental d’action climatique dans le réseau de la santé est crucial pour y arriver.

L’automne approche. Un nouveau projet de loi pour la relance économique sera bientôt mis sur la table. Cette fois, les changements climatiques et la santé ne doivent pas être laissés de côté. La population québécoise a besoin d’un réseau de la santé prêt et outillé. Heureusement, la députée Marie Montpetit l’a mentionné et l’ensemble des députés du panel étaient unanimes : l’environnement doit être vu de façon transversale et être pris en compte dans tous les domaines, dont celui de la santé.

Des actions concrètes doivent désormais être mises en place. Plusieurs idées ont déjà été proposées, entre autres sous forme de projets de loi. Alors, que nous manque-t-il ? Comme l’indique le député Sylvain Gaudreault, il nous faut des gouvernements qui font preuve de leadership en écoutant la science, et qui agissent en se basant sur les informations les plus fiables et les plus objectives possible. Le temps est largement venu.

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