Depuis maintenant plusieurs jours, les entrepreneurs du Québec et de l’Ontario sont les premières victimes collatérales de la grève des débardeurs au port de Montréal. Si le port porte le nom de la métropole, c’est bien l’économie des deux plus grandes provinces du Canada qui est durement touchée.

L’urgence d’agir, nous la réalisons chaque jour un peu plus avec les impacts de cette grève : licenciements dans le secteur du camionnage, rupture des chaînes d’approvisionnement, incapacité d’exporter les produits d’ici, projets d’infrastructures mis sur la glace, investisseurs étrangers qui déchantent : chaque jour amène son lot de mauvaises nouvelles.

Rappelons que notre organisation valorise le dialogue social, c’est dans notre ADN au Conseil du patronat du Québec (CPQ), c’est sur cette base que nous avons vu le jour il y a plus de 50 ans. Mais rappelons qu’il faut des conditions nécessaires pour que le dialogue puisse se faire de façon constructive ; les parties doivent notamment participer et négocier de bonne foi.

Aujourd’hui, après plus de 60 rondes de négociations, force est de constater que le dialogue pourrait se poursuivre dans les mêmes conditions avec peu de chances de résolution à court terme.

C’est donc au nom des employeurs et des travailleurs qui se lèvent chaque matin pour relancer notre économie de façon durable et prospère que nous demandons au gouvernement fédéral d’intervenir une fois pour toutes pour régler ce conflit dont les conséquences dépassent les différends entre les deux parties.

Les solutions existent, l’attentisme n’est pas une fin en soi. C’est pourquoi le gouvernement fédéral devrait forcer la négociation dans un délai de deux semaines, formuler des obligations de résultat et employer les moyens qui s’imposent pour que les points non réglés soient soumis rapidement à un arbitre qui tranchera une fois pour toutes.

Tout cela en assurant un retour à la normale des activités du port pendant les négociations.

Pour ceux qui pensent que cette solution n’est pas possible, rappelons que depuis le 13 mars dernier, beaucoup de choses impossibles ont été réalisées grâce à la volonté des acteurs impliqués.

Faut-il encore rappeler que notre économie est mal en point, que les finances publiques sont mises à mal, notamment avec un déficit fédéral abyssal qui devrait s’élever à 343,2 milliards ?

Nous avons là tous les ingrédients pour qu’un conflit de travail se transforme en une véritable catastrophe économique dont nul ne peut prétendre connaître l’étendue des dégâts à venir.

La grève au port de Montréal, nous en payons tous le prix depuis maintenant plus de 10 jours. Il est maintenant temps de faire preuve de volonté et de jugement afin de régler le conflit.

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