En réponse à la lettre des employés et ex-employés du Musée des beaux-arts de Montréal publiée le 11 août

Surprenante levée de boucliers que celle d’employés et d’ex-employés du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) à l’encontre de leur directrice générale récemment congédiée par le président du conseil d’administration. Ce groupe de personnes déclare : « Les succès de projets développés par les employés leur étaient rarement attribués ; le mérite revenait à ses très proches collaborateurs. »

En tant que rédacteur en chef de la revue Vie des arts, j’ai assisté à presque toutes les conférences de presse organisées au Musée en prélude à l’ouverture d’expositions importantes ou modestes. Je puis attester qu’au cours de ces événements, Nathalie Bondil a toujours fait l’éloge de ses collaborateurs les plus proches comme de ceux généralement laissés dans l’ombre, soit les membres du personnel technique. Elle donnait la parole aux conservateurs directement responsables qui, pour leur part, soulignaient la contribution de leurs collègues sans lesquels il aurait été impossible de mener à bien l’exposition, objet de la conférence de presse. Des dizaines de journalistes et de critiques d’art pourraient corroborer ces faits.

J’ai assisté à presque tous les vernissages animés par Nathalie Bondil. Tout comme moi, des centaines d’invités à ces cérémonies mondaines ont entendu la directrice générale vanter avec chaleur le dévouement des membres du personnel en énumérant leur nom, reconnaissant ainsi le caractère indispensable de leur contribution.

Elle se faisait un devoir de souligner le rôle de personnes moins visibles : notamment, les membres de l’équipe chargée de la scénographie, de l’édition du catalogue, etc.

Ainsi la directrice générale montre qu’elle a toujours eu à cœur la valorisation de toutes les personnes, quel que soit leur rang au Musée. En outre, quelques-uns des signataires de la lettre collective reconnaîtraient avoir perfectionné leur formation en côtoyant Nathalie Bondil à pied d’œuvre sur le terrain.

Des moments de stress

Les signataires de la lettre collective écrivent : « Harcèlement et intimidation récurrents devant témoins ont ponctué nos journées pour plusieurs d’entre nous, notamment lors des montages d’expositions. » La plupart du temps, les expositions sont programmées des mois et même des années à l’avance. Elles sont le fruit d’un long et très complexe travail préparatoire : négociations de prêts d’œuvres, transport, assurance, vérifications minutieuses des données historiques, etc. Il n’en reste pas moins que toute exposition demeure sujette à des mises au point de dernière minute. Comme quelques-uns de mes collègues des médias, j’ai quelquefois eu le privilège d'assister aux derniers ajustements qui précèdent le montage final de certaines expositions, un ou deux jours avant la présentation au public. Certes, la fébrilité était palpable dans les salles du Musée. Évidemment, un sentiment d’urgence se traduisait par un état de stress assez général. Oui, des termes d’impatience jaillissaient parfois, vite aplanis cependant par quelques mots d’excuses. Rien que de plus naturel et de plus courant dans un milieu exposé au jugement impitoyable du public que d’avoir le trac.

Que celles et ceux qui ne se sentent pas capables de surmonter de tels moments de tension inhérents au souci d’atteindre le plus haut degré de perfection changent de métier !

À la fin de leur lettre, les employés déclarent se rallier aux décisions récentes du président du C.A., soit le congédiement expéditif de la directrice générale et la nomination en contravention flagrante des règlements du Musée d’une directrice de la conservation. À elles seules, ces mesures excessives justifieraient la démission du président et des membres du C.A. qui les ont soutenues. Ils ne pourront pas ajourner éternellement la convocation d’une assemblée générale dont ils redoutent l’hostilité des membres à l’égard des décisions qui portent préjudice aux intérêts du Musée.

Quel mobile agite les signataires de la lettre collective signée par une centaine d’employés ?

Je formule ici une hypothèse. Un certain nombre d’entre eux savent ne pas avoir eu une conduite irréprochable. Ils ont eu des accrochages avec des membres du personnel placés sous leur autorité. Ils essayent donc d’escamoter leurs écarts en les attribuant au stress que leur aurait fait subir la directrice générale. Mais ce n’est là qu’une hypothèse…

Lisez « MBAM : pour nous, la page est tournée »

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