On a appris dernièrement que près de 40 % des entreprises québécoises exigent des connaissances en anglais à l’embauche. Bien que le respect de l’utilisation au travail de notre langue soit nécessaire et légitime, il faut reconnaître que la maîtrise de la langue de Shakespeare est devenue incontournable aujourd’hui. Peu importent nos sentiments face à l’anglais, cette lingua franca est essentielle au fonctionnement et à la prospérité des entreprises établies en Amérique du Nord et aussi au Québec.

Au cours de ma carrière dans le domaine langagier, j’ai aidé de grandes entreprises dans leurs efforts de francisation et de localisation, soit l’adaptation de leurs communications à la langue et à la culture locales. Au fil des ans, mon amour de la langue française a grandi et j’ai tenté de transmettre cet amour dans mon milieu de travail, même si j’ai été appelée à évoluer dans des environnements où l’anglais occupait une place importante.

Ces dernières années, j’ai constaté un relâchement dans la qualité du français auquel a accès la population francophone. On voit régulièrement des exemples de matériel publicitaire, de communications ou de sites web d’entreprises établies ici rédigés dans un français approximatif, voire en anglais seulement. Sans le savoir, ces organisations mettent leur image de marque, leur réputation et leur succès en péril.

Il est essentiel pour les entreprises établies au Québec de mettre en place un programme de francisation et de localisation solide, respectueux de leur personnel et de leurs clients francophones.

L’effort de faire des affaires dans un français de qualité témoigne d’un engagement non seulement à répondre aux besoins et aux attentes de la clientèle, mais également à contribuer activement au tissu culturel et social.

Car derrière toute transaction commerciale, il y a les gens et leurs valeurs. Mon expérience me démontre que c’est en tenant compte de ces facteurs humains fondamentaux qu’on assure le succès et la pérennité d’une organisation en sol québécois.

* Anik Pelletier est lauréate d’un mérite du français de l’Office québécois de la langue française (OQLF)

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