En réponse au texte de Guylaine Cormier, « Merci de mieux considérer les citoyens, Madame Montgomery », publié le 24 juillet

Il y a beaucoup de désinformation qui circule concernant la piste cyclable temporaire de la rue de Terrebonne à Notre-Dame-de-Grâce (NDG) : elle sort de nulle part, elle n’a pas été planifiée et elle a été réalisée en cachette. C’est faux !

Ce n’est pas par hasard si la rue de Terrebonne a été ciblée par les mesures de la COVID-19 ; l’Association des piétons et des cyclistes de NDG étudie les meilleurs axes pour instaurer un réseau cyclable à NDG après la piste De Maisonneuve, qui date de 2007. La rue de Terrebonne a été choisie consciencieusement parce que cet axe est-ouest est rectiligne, sans autobus. Selon un récent sondage, c’est le deuxième axe le plus utilisé à vélo, mais c’est celui dont les cyclistes sont le moins satisfaits. On cherche aussi à y réduire la circulation automobile et à encourager le transport actif, puisque cette rue, à l’intérieur de moins d’un kilomètre, compte trois écoles, deux parcs, une église, un centre communautaire et un centre sportif.

Beaucoup se plaignent avec raison du retrait des espaces de stationnement sur rue. Pour avoir l’espace pour du stationnement et une piste cyclable, il faudrait rendre la rue à sens unique. Notre étude du stationnement entre Girouard et Grand démontre que le tiers des maisons ont un stationnement privé, mais beaucoup ne l’utilisent pas (je plaide coupable ici). Même chose pour les rues transversales.

Dès le début de nos interventions, nous avons proposé que la rue de Terrebonne soit à sens unique, avec piste cyclable protégée entre le trottoir et les voitures stationnées, même si ce n’est pas l’idéal pour la sécurité des cyclistes. L’administration de l’arrondissement est loin d’être parfaite, mais elle a fini par déposer une demande pour une rue à sens unique à la ville-centre au printemps 2020. La réponse a été retardée en raison de la COVID-19.

Le conseil a décidé à l’unanimité de faire un projet-pilote cet été pour favoriser le transport actif en temps de pandémie et pour voir où sont les difficultés.

Par exemple, certains ont soulevé que le transport scolaire était un enjeu. Une solution s’est rapidement imposée : ceux qui ne peuvent pas marcher ou venir à vélo seront déposés par l’autobus dans la rue Benny. D’autres disent qu’il y a déjà trop de trafic à NDG pour réduire l’espace aux voitures : allez lire l’exemple de la Katy Freeway ou l’étude sur le trafic vanishing (Cairns, Hass-Klau et Goodwin 1998). D’autres craignent qu’une piste cyclable réduise la valeur de leur maison. Si on maintient du stationnement, une rue plus tranquille et mieux desservie ajoute de la valeur immobilière.

Si vous ne saviez pas que la rue de Terrebonne était ciblée pour une piste cyclable bien avant la COVID-19, c’est que, comme moi, vous n’avez pas le temps de visionner tous les conseils d’arrondissement disponibles sur le web. Sur 110 km de rues à Notre-Dame-de-Grâce, moins de 5 % du quartier a une piste cyclable protégée. On est loin d’un équilibre dans l’offre de transport actif sécuritaire. Les « payeurs de taxes » de NDG sont-ils vraiment floués ? Il y a si peu de changements de comportements devant l’urgence climatique…

Sachez que ce projet, comme semblent le vouloir l’arrondissement et les citoyens qui le demandent (lettres d’appui déposées au conseil de ville), conserve un côté de rue au stationnement.

Mais la désinformation qui amène tant d’opposition met en péril tout développement futur pour améliorer notre quartier, le plus peuplé de Montréal ; même le Réseau express vélo (REV) nous oublie… Agissez vite pour un compromis avant qu’il ne soit trop tard.

> Lisez « Merci de mieux considérer les citoyens, Madame Montgomery »

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