En réponse au texte de Johanne St-Amour, « La FFQ creuse sa tombe », publié le 27 juin

Dans une lettre publiée le 27 juin, Johanne St-Amour condamne avec force les orientations actuelles de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). C’est son droit. Les membres et les dirigeantes actuelles de cette grande organisation historique voudront sans doute lui répondre. Quant à nous, nous pratiquerons le devoir de réserve auquel nous nous sommes astreintes depuis nos départs respectifs.

Cependant, Mme St-Amour nous implique dans ce qu’elle estime être un éloignement du mandat de la FFQ dès le début des années 2000 en avançant des faits inexacts. C’est à cela que nous répondons ici.

Vers 1999-2000, la FFQ et ses membres ont entrepris une longue réflexion sur la prostitution-travail du sexe. Nous avons décidé d’en débattre, c’était devenu indispensable. Les membres de la FFQ demandaient à y voir clair. Certaines, une minorité, avaient déjà des opinions tranchées, la plupart étant en questionnement. Fallait-il refuser la discussion ? Dans un mouvement démocratique, les débats sont indispensables.

Non, nous n’avons pas pris position à cette époque. Les mots « prostitution » et « travail du sexe » étaient tous deux utilisés, car le débat se poursuivait. Il fut difficile, respectueux et très long : finalement, les membres de la FFQ ont adopté leur orientation en 2018 !

Par ailleurs, en mai 2009, l’Assemblée générale de la FFQ a pris position sur le port de signes religieux par des employées de l’État. Rappel des faits : c’est après une réflexion rigoureuse, et certainement pas à la suite de pressions indues de groupes islamistes, que les membres se sont prononcées en très grande majorité contre l’interdiction de porter des signes religieux dans la fonction publique et les services publics québécois. Les membres de la FFQ ont affirmé que l’égalité des droits des femmes incluait la liberté religieuse ; elles se sont aussi engagées à soutenir activement les luttes des féministes de toutes confessions contre les violations commises au nom des religions. Donc : ni obligation religieuse ni interdiction étatique. Rappelons que tout au long de son histoire, la Fédération n’a cessé de prôner la nécessaire laïcité de l’État pour garantir l’égalité.

Beaucoup de débats ont traversé l’histoire de la Fédération des femmes du Québec. Des discussions furent difficiles mais la plupart du temps, riches et démocratiques. Nous tenions à le rappeler.

Lisez « La FFQ creuse sa tombe »

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