Alors que les feux de la Saint-Jean n’ont pas fini de s’éteindre après avoir souhaité la bienvenue au solstice d’été, qui nous aide à renaître après ces mois si compliqués à cause de la COVID-19 et sa portée mondiale, aujourd’hui, au Québec vous fêtez aussi votre fête nationale, la Saint-Jean, une journée d’expression civique, représentée par une société dynamique, diverse et inclusive, qui sera marquée par les actes sans public à cause de la situation d’urgence. La pandémie a touché sévèrement des villes comme Montréal et des lieux vulnérables comme les maisons de retraite, une réalité que nous avons aussi vécue en Catalogne. Nous partageons ce deuil et nous exprimons toute notre solidarité face à cette situation si complexe.

Mais c’est aussi vrai que c’est à des moments comme ceux que nous sommes en train de vivre que se dévoile notre vraie manière d’être. C’est là que se révèle notre identité. Comment envisageons-nous l’avenir, et de quelle manière agissons-nous face aux difficultés sanitaires, économiques, sociales et politiques ? Nous savons que nous ne pouvons pas sortir seuls de cette crise. Au contraire, ce sera grâce au travail en réseau et en tissant des complicités avec d’autres pays et institutions que nous nous en sortirons. Pour cette raison, et parce que nous apprécions énormément les années d’entente et de relations fructueuses, le gouvernement de la Catalogne vous tend la main pour promouvoir notre coopération mutuelle, qui nous permettra de surmonter le mieux possible les conséquences du coronavirus.

Depuis des décennies, le Québec et la Catalogne ont forgé une étroite complicité et tissé des liens bilatéraux d’amitié et de collaboration. Nous sommes en syntonie. L’accord de coopération de 1996 est toujours en vigueur et les échanges institutionnels, politiques, sociaux, économiques, éducatifs fonctionnent bien, de même que dans le domaine de la recherche et du développement culturel (la singularité linguistique nous unit).

Si les Catalans sont fiers de leur esprit méditerranéen, les Québécois expriment leur esprit atlantique. De la même manière, la stratégie maritime de la Catalogne est similaire à celle du Québec : les deux regardent vers la mer, car tous deux se sentent ouverts au monde.

Partenaires prioritaires

Le Québec a été et est actuellement un partenaire prioritaire pour la Catalogne. Nous avons la chance d’avoir depuis 1999 un bureau de représentation du Québec à Barcelone qui agit sur tout le territoire de l’Espagne, du Portugal et d’Andorre. En contrepartie, la Catalogne dispose d’un bureau de l’Agence pour la compétitivité des entreprises : ACCIO à Montréal, depuis l’an 2000, en plus de la délégation du gouvernement aux États-Unis et au Canada, à New York et à Washington. Nous partageons des intérêts globaux, comme par exemple la lutte contre le réchauffement climatique, la promotion à l’étranger de nos valeurs et de notre culture, le progrès de la numérisation et les technologies appliquées, la protection des droits de la personne, la préservation des libertés individuelles et collectives et la promotion de l’égalité des sexes.

On dit que le Québec est la France d’Amérique. Mais nous aimerions penser que vous êtes un peu la Catalogne de votre continent.

Et la communauté catalane (Casal catalan du Québec, Médiathèque d’études catalanes à l’Université de Montréal, collectif Montréal.cat, etc.) y est pour quelque chose…

Dans le domaine commercial, nous sommes liés par l’accord entre le Canada et l’Union européenne et tous deux donnent priorité à l’action des entreprises. Nous avons de surcroît des façons de faire et des inquiétudes semblables. Dans le secteur de la culture, par exemple, la littérature catalane a été l’invitée d’honneur du Festival littéraire international de Montréal en 2018, et les entreprises d’arts de la scène québécoise tournent souvent en Catalogne, avec succès.

Les échanges nous rendent plus forts. Tout comme la motion approuvée par l’Assemblée nationale du Québec en faveur des prisonniers politiques catalans, privés de liberté pour avoir permis le référendum en 2017. Vous, vous comprenez que ce qui est en jeu, ce sont les droits civils et politiques.

Un nouveau référendum n’est jamais exclu au Québec. C’est un droit reconnu. Et, aujourd’hui, jour de votre Fête nationale, vous revendiquez aussi l’obtention d’une série de droits qui nous aident tous à renaître à la Saint-Jean.

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