La récente publication de l’Indice de confiance sociétale (ICS) par l’Institut de la confiance dans les organisations nous a permis d’observer que malgré l’importante crise que traverse la planète, la confiance sociétale au Québec apparaît relativement en bon état, avec un score de 67 %. La population a certes été impactée par cette crise, mais son niveau de confiance envers son avenir, les gouvernements, les organisations et les institutions est généralement assez bon.

Lorsque nous nous sommes réunis pour analyser les résultats, nous avons été surpris par l’optimisme des Québécois. Le sondage mené pour créer l’Indice révèle que seulement 14 % des Québécois ont un niveau de confiance faible en leur avenir financier, seulement 6 % ont une confiance faible envers l’avenir professionnel de leur enfant, seulement 10 % sont d’avis que leur état de santé psychologique est faible, seulement 7 % craignent de perdre leur emploi au cours de la prochaine année, seulement 13 % ont un niveau de confiance faible envers les mesures de contrôle de la pandémie, et plus de 95 % sont d’avis qu’ils reprendront, dans un avenir rapproché, leurs activités telles qu’elles l’étaient avant la pandémie.

Les Québécois sont-ils trop positifs ? Les mesures de déconfinement leur ont-ils fait oublier les impacts économiques de la crise ? Ont-ils été séduits par les discours populistes sur les médias sociaux suggérant que la COVID-19 n’était pas pire qu’une grippe pour les moins de 50 ans ? Pourquoi tant de confiance ? La population du Québec serait-elle insouciante ?

Après tout, lorsqu’on écoute les économistes et experts, l’économie ne va pas bien. Les faillites, fermetures et mises à pied massives s’accumulent (Aldo, Reitmans, Simons, Bombardier, Cirque du Soleil, etc.), et des milliards d’endettement supplémentaires se sont ajoutés au fardeau de nos générations futures. Sans compter que plusieurs redoutent une seconde vague de COVID-19, encore plus dure.

À l’inverse, d’autres données de l’Indice de confiance sociétale nous portent à croire que les citoyens ne voient pas tout en rose non plus !

Plus de 61 % des Québécois sont d’avis que les conditions économiques se sont détériorées. Plus de 57 % sont d’avis que la COVID-19 a eu un impact négatif sur leur vie personnelle. Le niveau de confiance envers le gouvernement provincial est de 70 %, ce qui est bon, mais sans plus.

Les Québécois semblent donc réalistes, mais positifs, sans excès de confiance.

Pourquoi s’intéresser à la confiance ?

Il n’y a plus une seule journée où nos gouvernements et dirigeants ne prononcent pas le mot « confiance ». Dans une époque de désinformation et de fake news, il est devenu important d’avoir un outil neutre, indépendant et régulier nous permettant de poser un regard juste sur cet enjeu si important. C’est dans ce but que l’Indice de confiance sociétale a été créé, nous permettant, collectivement, de mesurer la confiance institutionnelle (secteurs d’activité, gouvernements, etc.), la confiance interpersonnelle et la confiance organisationnelle, chaque trimestre.

Mais qu’est-ce que la confiance ? Un mot qui prend malheureusement souvent son importance lorsqu’il y a un bris de confiance ou une crise importante, comme celle de la COVID-19, ou encore les manifestations en appui à George Floyd. La confiance est comparable à l’huile d’un moteur. Imaginez la voiture de vos rêves, que ce soit une Ferrari, une Bugatti ou une Lamborghini. Qu’arrive-t-il s’il manque d’huile dans le moteur ? Le moteur figera, pire il brûlera… La confiance est un peu comme cette huile de moteur : on ne la voit pas, mais elle est essentielle pour que la société fonctionne et évolue bien.

La confiance est la relation à l’autre (personne, organisation, etc.) qui conduit à penser que nous le connaissons suffisamment pour accepter d’affronter avec lui un risque, un danger, une incertitude, avec de bonnes chances de s’en sortir gagnant. La confiance est un pari sur l’autre.

Ainsi, les membres de l’Observatoire de l’Indice de confiance sociétale continueront de prendre le pouls de la population pour mieux comprendre cet enjeu si important, afin que le Québec devienne une société encore plus confiante quant à son avenir.

*Colette Roy-Laroche, John Parisella, Danièle Henkel, Ghislain Picard, Julie Miville-Dechêne, MDenis Gallant, René Villemure, Dre Sylvie St-Onge, Rémi Quirion, Jocelyne Cazin, Christian Trudeau, Dre Patricia Conrod, Hervé Serieyx, Dre Émilie Deschênes, Pierre Véronneau, Lucie Leclerc, René Jolicœur, MEmmanuelle Demers et DAndré-Yves Portnoff.

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