Depuis la fermeture des écoles en mars dernier, j’ai lu plusieurs articles sur les ratés de l’enseignement à distance. Il y a certes des ratés. Je crois que cela s’explique par l’ampleur du défi qui était à relever par les membres du personnel des écoles. Toutefois, il y a aussi de belles, de grandes et de vraies réussites.

Je peux témoigner de ce qui se vit à l’école secondaire publique de laquelle je suis fièrement la directrice, l’école Pierre-Bédard de la commission scolaire des Grandes-Seigneuries, car elle mérite d’être momentanément sous les projecteurs.

Dès la fermeture, malgré le fait que les enseignants étaient réputés en vacances, selon le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, ils ont maintenu le lien avec leurs élèves, en plus de poursuivre les apprentissages à distance en utilisant les réseaux sociaux, les appels ou les courriels.

Nous avons rapidement mis en place un horaire de travail pour tous, prêté un ordinateur portable aux élèves qui n’avaient pas accès à un outil technologique à la maison, organisé des rencontres virtuelles avec tous les parents et enfants, communiqué fréquemment avec tous les élèves, offert des cours virtuels à tous, organisé des rencontres de sous-groupes et individuelles. Nous avons enregistré des capsules à visionner en différé, des présentations animées, et ce, pour servir les besoins des élèves et la pédagogie.

Nos élèves savent quoi faire et, dans le cas contraire, ils peuvent compter sur le soutien de leurs enseignants. Ils poursuivent vraiment leurs apprentissages, même à distance.

Comme mon école aura la chance de vivre un projet d’agrandissement majeur dans les prochaines années, nous avions déjà amorcé une réflexion sur la nécessité de changer nos pratiques pédagogiques. Les enseignants avaient pris conscience de la nécessité d’enseigner autrement. La classe technologique était présente dans l’école avec des enseignants proactifs et créatifs avec les outils et les différentes plateformes. Certains enseignants innovaient déjà. Nous avions déjà formé l’équipe à l’utilisation de la plateforme Teams que nous intégrions de plus en plus dans nos pratiques.

Sortir de notre zone de confort

Après la fermeture des écoles, mon adjoint et moi avons rapidement présenté une vision claire et structurée de ce qu’il fallait mettre en place pour l’enseignement à distance. L’équipe a fait le reste. Même si certains avaient peur des hauteurs, tous ont plongé ! Depuis, mes enseignants, malgré leur situation familiale personnelle, ont fait preuve d’une grande ouverture à ce changement en acceptant rapidement de se lancer dans l’utilisation intensive de la technologie et de la plateforme Teams. Ce sont de vrais professionnels. Ils n’ont pas hésité à sortir de leur zone de confort et à se placer dans la peau d’un apprenant. Ils ont assisté à des formations, visionné des tutoriels en ligne, lu des procédures, etc. Ils ont humblement nommé leurs difficultés, soulevé des questions, leurs incompréhensions et les embûches rencontrées, partagé leurs essais moins fructueux, etc.

Tous mes enseignants collaborent comme jamais ils ne l’ont fait et la barrière de la matière ou du niveau est tombée.

Ils sont solidaires et s’entraident sans jugement, en plus d’apprendre les uns des autres. Sans oublier ceux et celles qui prêtent main-forte actuellement aux écoles primaires environnantes. Je suis privilégiée d’être témoin de cela.

Mon équipe n’est pas parfaite. Elle est humaine et intelligente, vaillante, disponible, créative, elle sait se remettre en question et elle se soucie des besoins individuels des élèves.

Peu importe les défis qui se présenteront à nous dans le futur, j’ai confiance que nous pourrons les relever puisque nous avons démontré que, lorsque nous travaillons en équipe, nous sommes invincibles !

J’invite mes collègues des écoles publiques à faire comme moi et à mettre en lumière la contribution de leurs équipes au développement intégral des élèves du Québec.

Je suis fière d’être la directrice de l’école Pierre-Bédard.

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