Si la crise a quelque chose de bon, c’est sûrement la prise de conscience qu’elle provoque vis-à-vis de notre interdépendance dans une société dont nous avons soudainement l’impression de « ne pas avoir signé » pour tout ce qu’elle est devenue.

Comme individu, nous nous questionnons plus que jamais sur nos habitudes de consommation et il faudrait que cette réflexion anime aussi les entreprises dans l’attribution de leurs contrats pour des services professionnels.

La crise a aussi permis d’accroître notre sensibilité et notre compréhension vis-à-vis du fonctionnement de la société, notamment de la complexité de sa chaîne d’approvisionnement et de son caractère international. Plus rien ne semble banal. Le camionneur, l’épicier, le facteur sont passés de rouages invisibles à complices célébrés dans notre appréciation de leur rôle.

La crise éveille aussi, parce que nous les voyons encaisser les coups tout près de nous, une appréciation renouvelée des entrepreneurs et des travailleurs autonomes qui, disons-le franchement, en bavent un coup et n’ont pas fini de le faire. Alors, on se promet d’aller, dès que cela sera légalement et psychologiquement possible de le faire, encourager notre restaurateur, s’il a survécu ; idem pour le coiffeur, le thérapeute et tous ces « non essentiels » du voisinage.

Comme individu, on se promet aussi d’acheter plus local, de se soustraire à la loi du plus gros, du plus vite et du moins cher d’autant que, tout bien compté, le gain n’est pas celui que nous imaginions. Mais nos réflexes d’achat (B2C, Business-to-consumer) sont bien conditionnés et sont difficiles à changer. Le Panier bleu participe à ces bonnes intentions et on lui souhaite longue vie. L’acteur local n’a toutefois pas toujours profité de la tape dans le dos qu’il mérite et il doit souvent se battre contre des géants et des multinationales aux moyens infiniment plus grands que les siens. Parlez-en aux libraires.

Protéger nos entreprises

Notre entreprise œuvre dans le vaste secteur des services professionnels interentreprises (B2B, Business-to-business) où les réflexes sont aussi bien ancrés et où la présence des multinationales est importante. Le secteur comprend les firmes comptables, les cabinets d’avocats, les sociétés informatiques, les services-conseils stratégiques de gestion, de communication, de relations publiques, de marketing, de recrutement, et j’en passe.

Notre entreprise, comme plusieurs entreprises de services professionnels indépendantes, est la résultante d’un travail patient de construction de réputation et de clientèle malgré des moyens infiniment plus limités que les firmes internationales. Elle est devenue ce qu’elle est grâce à des clients qui ont choisi de ne pas emprunter les sentiers dictés par les marques, nécessairement plus fortes, des firmes internationales ou par leurs seuls réseaux d’affaires. Plusieurs nous auront trouvés par des appels d’offres publics ouverts et transparents.

Nous avons maintenu 100 % de la richesse créée au Québec sans qu’aucun dividende ne quitte la province vers l’étranger pour rémunérer des actionnaires et nous n’avons pas l’intention de changer cette approche. Nous avons créé tous nos emplois au Québec. Nous sommes des centaines de firmes-conseils indépendantes à avoir agi ainsi et à participer activement et entièrement à l’économie du Québec.

Nous encourageons aujourd’hui les firmes de services professionnels d’ici à ne pas lâcher et à continuer de défendre leur expertise.

Si nous reconnaissons également la valeur et l’expertise des firmes internationales, nous n’en demandons pas moins aux donneurs d’ordre privés, parapublics et gouvernementaux de soutenir les firmes de services professionnels à propriété québécoise. Ces entreprises enracinées au Québec sont plus à risque dans la période difficile que nous traversons et nous ne gagnerions rien comme société à les voir s’affaiblir.

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