Pour avoir passé ma vie en éducation comme enseignante en adaptation scolaire, puis comme directrice d’école et finalement cadre dans une commission scolaire, j’étais abasourdie lorsque j’ai pris connaissance des exigences pour le retour des élèves, lundi, le 11 mai.

D’abord, j’ai dit à un collègue toujours en fonction que tout cela était carrément impossible et surtout avec le délai prescrit. J’ai vraiment pensé que cela ne se pouvait pas, ni dans la classe ni au regard de l’organisation scolaire, du transport, des ressources matérielles et de l’entretien sanitaire.

Puis, dans un second souffle, je me suis dit que le milieu scolaire est exceptionnel sur le plan logistique, mais surtout, et on ne le dit pas assez, sur le plan humain.

Après un premier choc tout à fait légitime, les équipes se mobiliseront, trouveront des solutions et relèveront le défi.

Et c’est justement ce que je constate tous les jours, de ma fenêtre de retraitée qui garde un œil sur le paysage scolaire.

Le week-end dernier, ma fille enseignante me racontait avec passion les petits miracles qu’elle a accomplis la semaine dernière, une fois le premier choc passé. Elle enseigne en maternelle. Elle a dû sortir les tables et entrer des bureaux, éliminer des jeux, préparer du matériel individualisé. Son royaume est prêt, les petits bureaux bien remplis avec l’essentiel, le savon est là, et elle a prévu un horaire adapté.

Je vous parle de ma fille parce que c’est avec elle que je communique le plus souvent. Mais je sais que c’est comme ça pour la très grande majorité des enseignantes. Et il y a derrière eux une direction, du personnel de soutien et des professionnels, par exemple psychologues et autres qui apportent aussi leur contribution. Et j’ajouterais, car je le sais, qu’il y a aussi dans les centres de services des personnes dévouées qui sont aussi au front, car l’organisation scolaire, le transport scolaire, l’entretien sanitaire, les ressources humaines et les communications, ce sont tous des services pour lesquels les défis sont énormes en ce moment.

Ma première réaction ayant été « à l’impossible nul n’est tenu ! » est du passé.

Cette crise, comme le disent nos dirigeants, fait en sorte que nous devons modifier notre façon de penser constamment. Pour la rentrée, je dirais maintenant que le milieu scolaire est en train de faire mentir l’adage. Il y aura certainement des difficultés à surmonter, des imprévus et des imperfections, mais l’essentiel, c’est la bonne volonté de tous les acteurs concernés et le consensus commun sur la sécurité et le bien-être des enfants et aussi sur le respect et la considération envers le personnel de nos écoles.

Bonne rentrée !

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