Le port du masque et autres mesures de protection ont des assises scientifiques confirmées par plusieurs études. En effet, en ce qui concerne la propagation de la COVID-19, nous savons que, en moyenne, une personne infectée en contamine 2,6 autres.

En somme, trois citoyens infectés en infectent facilement sept en l’espace de quelques jours. Après neuf cycles de propagation, le nombre de citoyens infectés grimpe à plus de 14 000. Et cette explosion de cas se produit à vitesse grand V : de quatre à huit semaines… un véritable tsunami !

Maintenant, qu’en serait-il si nous parvenions à réduire ce taux d’infection connu de 1 pour 2,6 pour le faire passer, disons, à un ratio de 2 pour 1 ; c’est-à-dire que deux citoyens infectés n’en infecteraient qu’un seul autre, réduisant ainsi la contagion de 50 % par cycle ! Par exemple, pour 14 000 citoyens infectés, au bout du premier cycle il n’y aurait que 7000 citoyens infectés et après 14 cycles de contamination possible, il n’y aurait aucun citoyen infecté !

Et combien de temps prendraient ces quatorze cycles à se réaliser ? Environ deux mois.

Bien sûr, il n’est pas facile de réaliser un tel scénario optimiste, mais il y a des moyens qui peuvent permettre de mettre en place une stratégie de protection à plusieurs volets qui s’approcherait d’un tel scénario dans la réalité.

5, 4, 3, (2), (1)… action !

En tant que Canadiens et Québécois, nous savons tous, depuis notre plus tendre enfance, que la meilleure méthode pour résister efficacement aux froids extrêmes – les - 20 et les - 30 o C de nos fameux hivers – est la « tactique multicouches », laquelle consiste à nous vêtir de couches superposées de vêtements chauds : t-shirt de coton, chemise de flanelle, veste de laine, blouson molletonné, anorak doublé de fines plumes isolantes, le tout couronné d’un capuchon doublé de fourrure et agrémenté d’une bonne grosse paire de mitaines !

Eh bien, sachez qu’il en va de même en ce qui concerne la lutte contre la transmission de la COVID-19 !

Comme nous indiquent de nombreuses études, la « stratégie multicouches » est la plus efficace pour lutter contre la contagion et elle nous aidera, en tant que société, à atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé : mettre un frein à la pandémie.

Utilisé en conjonction avec la distanciation sociale, des mesures d’hygiène strictes (lavage des mains) et le confinement au début de la pandémie, l’usage de couches protectrices supplémentaires, telles que les masques, les lunettes de protection et les gants, contribuera à réduire substantiellement le risque de transmission de la COVID-19. En particulier, l’efficacité du port du masque, tel que l’ont déjà fait Hong Kong, Taiwan, la Corée du Sud, le Japon et même la ville de San Francisco, milite en faveur d’un soutien très clair à l’endroit de cette mesure.

Nous savons que les petites entreprises, de même que les simples citoyens, peuvent aisément, et à petit prix, produire des masques protecteurs qui sont pratiquement aussi performants que les désormais célèbres N95.

Cela peut être fait en utilisant certains tissus, tels le lin, le coton ou le jute, facilement disponibles sur le marché. De fait, il existe sur internet des patrons de masques faits de quatre couches de tissus superposés dont l’efficacité se situe à mi-chemin entre celle des masques chirurgicaux et les N95.

Les lunettes de protection et les gants sont également des moyens de protection peu coûteux et facilement disponibles sur internet.

En somme, nous nous devons d’envoyer un message clair et net à nos concitoyens : les barrières physiques, tels les masques, les lunettes de protection et les gants, peuvent faire une différence, toute la différence dans la mesure où ils sont portés adéquatement. Ces barrières peuvent contribuer à faire décroître substantiellement le rythme de propagation de la COVID-19 !

Ces barrières physiques additionnelles font intimement partie de la « stratégie multicouches », en ce sens qu’elles viennent simplement s’ajouter aux indispensables mesures de base que sont le confinement, la distanciation sociale, une rigoureuse hygiène des mains, les tests de dépistage et, en particulier, le traçage et l’isolation des gens à risque.

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