En ce moment, je suis calme, comme la plupart du temps en temps de crise.

C’est parce que je suis d’un naturel anxieux depuis que je suis petit et comme pour beaucoup d’anxieux, le calme est la seule solution, sans ça, c’est la panique et les erreurs. Bref, le calme et l’anxiété sont pour moi de vieux compagnons ainsi que plusieurs de leurs mécanismes. Je vous en parle parce que l’épidémie de panique est importante. Je la comprends.

Je ne ris pas des gens qui achètent beaucoup trop de papier de toilette. L’humain est un animal de meute, grégaire si vous préférez, et si un incendie se déclenche dans une salle avec une foule dedans et qu’il y a plusieurs sorties de secours, ça en prend juste un qui bouge avant les autres et qui se rue vers une des sorties pour qu’une partie de cette foule le suive et se fasse piétiner. Les moins paniqués prendront une demi-seconde pour réfléchir et verront les autres sorties. Ça fait partie de notre nature.

C’est la même chose pour les gens informés de la pandémie qui se pointent dans des lieux publics en disant qu’ils n’ont pas peur. Ils jouent aux courageux, mais ils ont peur. C’est du déni et le déni est un résultat direct de la panique. Je veux bien leur pardonner, mais eux, il faudra les forcer à rentrer chez eux, ce sont des dangers directs pour les autres.

Ceux qui arrivent avec des camions pour acheter tout ce qu’il y a de Purell et de papier de toilette pour les revendre révèlent le plus laid de la nature humaine, ce sont des charognards. Je viens de remarquer que les plateformes de vente en ligne comme Kijiji les ont bannis. Ces salauds restent pris avec leur marchandise et ça me fait sourire. Les vautours sont toujours attirés par la peur.

Les crises graves révèlent toujours les humains d’une façon à laquelle on ne s’attendait pas. Notre premier ministre François Legault en est un bel exemple, il gère et communique de façon inspirante et professionnelle. Or, la même crise a l’air de complètement dépasser notre premier ministre Justin Trudeau. Honnêtement, il n’a pas l’air de bien aller. Je pèse mes mots.

L’angoisse nous change et la crise nous révèle. Comme société aussi. Quand cette crise sera passée, nous aurons changé. Nous aurons oublié des choses et en aurons appris d’autres. L’humanité a toujours avancé à coups de crises. Quelques fois, un coup de pied au cul, c’est un accélérateur.

Les oubliés

Je vais quand même me permettre de noter que tous ensemble, ça veut dire tous ensemble. On oublie les sans-abri. Je veux bien rester chez moi, mais quand tu n’as pas de chez-toi, tu restes où ? Des milliers de personnes sont dans la rue ou dans les accueils pour sans-abri. Ça veut dire beaucoup de gens qui sont déjà vulnérables et qui sont entassés beaucoup trop près les uns des autres ou abandonnés seuls dans la rue. Ils ne méritent pas moins d’attention que vous et moi.

C’est la seule chose qui manque pour l’instant à M. Legault, cette attention à cette partie de la population.

Pour être concis et précis, dans un premier temps, je suggère des cliniques volantes de dépistage et de soins. Tous ces gens aussi dignes de vie que vous et moi manquent d’aide en temps normal et ils sont en grand, en très grand danger maintenant. Je crois que M. Legault le sait et fera quelque chose. J’espère…

Et vous, et nous… première chose à faire pour se legaultiser, faire ce qui est à notre portée en commençant par une simple chose : restons chez nous. Il suffit d’un peu d’imprudence et d’un peu de malchance (les deux voyagent souvent ensemble) et on contamine les gens qu’on aime. Je me demande comment on vit quand on se sent responsable de la mort d’un être aimé.

Alors, sauvez-vous, sauvez-nous, sauvez le monde et restez chez vous. Le reste suivra.

Prenez soin de vous.

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