En réponse au texte de Sylvain Charlebois, « La fin des vaches sacrées », publié le 23 février.

Même si Sylvain Charlebois connaît bien l’environnement dans lequel s’inscrit la production laitière au pays, il continue de s’en prendre à la gestion de l’offre au Canada, en se servant d’une décision de Starbucks aux États-Unis, il faut le faire !

Une récente décision du bureau chef américain de Starbucks fera la promotion de boissons alternatives pour, disent-ils, des raisons environnementales. Ils continueront cependant à offrir des produits laitiers. Pourtant, le contexte américain, avec plusieurs fermes laitières dont les troupeaux atteignent plus de 30 000 vaches, est bien différent des fermes familiales de chez nous.

Les producteurs laitiers d’ici partagent la volonté des consommateurs de porter plus attention à l’empreinte environnementale des produits qu’ils consomment. 

C’est d’ailleurs là une préoccupation que nous avons en commun et qui constitue d’ailleurs un des fondements de notre programme d’assurance qualité, proAction, en appui à une production durable.

La gestion de l’offre dans la production laitière s’inscrit dans une volonté de produire pour suffire aux besoins du pays. Contrairement à nos voisins américains qui surproduisent et exportent à un rythme de 15 % annuellement, notre production est de proximité, puisque nos efforts sont centrés sur les besoins des consommateurs d’ici. La production américaine nécessite plus de ressources naturelles du pays qui sont ensuite exportées de par le monde.

Notre modèle d’agriculture durable favorise la consommation de produits locaux tout en prévenant le gaspillage alimentaire. La production laitière contribue également à enrichir les terres qui, en retour, jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone. Elle s’arrime ainsi avec le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publié l’été dernier, qui souligne l’importance d’une bonne gestion des sols agricoles et forestiers dans la capture du carbone et l’importance d’éviter la dégradation des sols.

Grâce aux efforts constants des producteurs et des recherches continues, la production de lait ne constitue que 1 % des émissions de GES du Canada, et l’empreinte environnementale du secteur diminue continuellement.

Selon la plus récente analyse du cycle de vie environnementale de la production laitière au Canada, le pays se classe parmi les meilleurs du monde.

De 2011 à 2016, la production d’un verre de lait a nettement diminué son impact environnemental en réduisant son empreinte carbone de 7 %, sa consommation d’eau de 6 % et son utilisation des terres de 11 %. Il serait erroné de croire que notre engagement s’arrête là. Il perdure alors que nous aspirons aux plus hauts standards.

Les producteurs laitiers sont régis par des normes extrêmement rigoureuses en ce qui a trait au bien-être animal, à la qualité du lait, à la salubrité des aliments, à la traçabilité et à la biosécurité.

D’ailleurs, la très grande majorité des Canadiens croit que les producteurs laitiers font un excellent travail pour produire du lait de qualité. Par ailleurs, 88 % des Canadiens croient que le lait est un aliment essentiel pour la santé, y compris 82 % des milléniaux.

Ce qui illustre encore plus l’opinion des consommateurs, ce sont nos ventes.

La demande générale pour l’ensemble des produits laitiers est à la hausse, contrairement à ce que prétend Sylvain Charlebois. 

De 2015 à 2017, nous avons connu une hausse de la demande totale canadienne de l’ordre de 15 %. De 2013 à 2016, la demande de matière grasse a augmenté de 23 % au Canada, notamment à cause de recherches scientifiques qui ont démontré que le gras du lait n’est pas lié aux incidences de maladies cardiovasculaires.

Au Canada, la production laitière est éthique et responsable, ce qui répond aux préoccupations de la majorité des Canadiens. En toute transparence, les producteurs laitiers communiquent avec les consommateurs, en particulier les milléniaux et ceux de la génération Z, dans les différentes plateformes numériques, médias sociaux et autres médias que ces derniers fréquentent.

N’en déplaise à M. Charlebois, les producteurs laitiers de chez nous sont engagés depuis longtemps dans la production durable. Les taxer de « jouer à l’autruche » rend son propos divertissant, mais n’en fait pas une réalité pour autant.

> Lisez « La fin des vaches sacrées »

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