Décidément, la taille semble être vraiment une obsession pour le président américain, qui a tendance à considérer tous ceux qui sont plus petits que lui indignes d’habiter la Maison-Blanche.

En fait, la fixation de Donald sur l’importance de la hauteur de la silhouette est presque pathologique. Mais, à sa décharge, la petite taille semble aussi être une sérieuse préoccupation chez beaucoup de dits grands de ce monde.

Pour se donner une peu plus de hauteur, l’ex-président algérien, Abdelaziz Bouteflika, relativisait sa petite taille en rappelant qu’il mesurait 4 centimètres de plus que Napoléon. On peut aussi penser à l’ancien et très macho président italien Silvio Berlusconi qui aimait rappeler à ceux qui le trouvaient petit qu’il était plus grand que Sarkozy et Poutine.

Le « complexe de Napoléon », c’est le qualificatif souvent utilisé pour désigner un besoin de compenser sa petite taille par des ambitions démesurées dans les cercles du pouvoir.

En cause, une certaine croyance populaire raconte que c’est le désir de faire oublier sa petite taille qui a poussé Napoléon à conquérir le trône de France et livrer de nombreuses guerres et conquêtes en Europe.

Aujourd’hui, certains spécialistes n’hésitent pas à remettre en cause la petitesse de l’empereur. Selon ces sceptiques, le complexe d’infériorité du roi de France est un mythe amplifié par le fait que Napoléon devait côtoyer sa Garde impériale, dont les membres étaient sélectionnés pour leur grande taille.

Si Napoléon ne souffrait pas de ce complexe qui porte son nom, je propose de parler désormais du « complexe de Sarkozy ». En effet, en 2009, Nicolas Sarkozy, en visite dans une usine, avait choisi de se présenter devant les caméras avec un groupe d’ouvriers sélectionnés pour leur petite stature. Désireux de se donner de la grandeur, du haut de ses 1,68 m, Nicolas avait alors posé la tête dépassant les quelques pygmées albinos installés en arrière de lui.

Pourtant, contrairement à Napoléon qui devait rester en avant-plan des grands soldats de sa Garde impériale, pendant son règne, Sarkozy avait surtout la grande Carla Bruni à côtoyer. Il semble que pour l’accommoder, la chanteuse évitait de porter des talons hauts en sa présence, et Sarkozy faisait souffler les semelles de ses souliers histoire de gagner ces précieux 4 centimètres qui faisaient la fierté de Bouteflika.

Cette mise en scène de Sarkozy aurait bien fait rire Donald Trump, qui, depuis son entrée en politique, ne rate pas une occasion d’exprimer son mépris envers les politiciens de petite stature. Obsédé par la taille de son corps et de ses parties, l’irrévérencieux Donald nous a même rappelé un jour qu’il y avait une corrélation entre la grandeur de ses mains et celle de sa palourde royale.

Du haut de ses 1,90 m, Donald aime regarder ses opposants de petite taille avec beaucoup de mépris.

Ces derniers jours, dans son viseur, il a y a Michael Bloomberg, qu’il qualifie de « Mini Mike ». Sur son réseau social préféré, le toupet orange dégaine massivement sur le milliardaire démocrate, qu’il qualifie de « poids mort de 1,63 m » ou de « loser qui a de l’argent ». Des manœuvres de rabaissement qui n’ont rien de nouveau chez l’empereur intimidateur de Washington. 

En juin 2019, Donald avait utilisé la même stratégie d’humiliation à l’endroit de Sadiq Khan. À ses yeux, le maire de Londres n’était rien d’autre qu’un « loser de petite taille ». Souvenons-nous aussi du cas de Marco Rubio, qu’il qualifiait dédaigneusement de « Little Marco ». Bref, quand vient le temps de rapetisser et d’insulter ses opposants, Donald est impitoyable.

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« Donald est une personne au gabarit imposant, mais quand on parle de grandeur d’âme, il brille certainement par son absence », fait remarquer Boucar Diouf.

Comme l’a déjà souligné le primatologue américano-néerlandais Frans de Waal, par ces manœuvres d’intimidation, le président américain peut parfois rappeler le comportement du mâle dominant d’un groupe de chimpanzés. Ici, le chef a souvent le poil hérissé et le corps bien droit pour se donner une impression de gigantisme devant ses challengers.

Mais je crois que la comparaison de Donald avec le mâle alpha chimpanzé va bien plus loin. Elle touche aussi son besoin irrépréhensible de se faire licher. Après une chicane, il arrive qu’un jeune mâle subalterne, désireux de revenir dans les bonnes grâces du mâle alpha, mette carrément son nez dans le derrière de ce plus fort pour lui nettoyer proprement le postérieur. Ce comportement de réconciliation a amené Frans de Waal à insinuer que la notion de lèche-cul n’est pas une exclusivité humaine. Si tu ne peux obtenir la promotion en grimpant les échelons, essaye en lichant le patron ! Tel est aussi la devise des langues sales qui abondent dans nos tours de bureaux et chez les groupes de chimpanzés.

À mon avis, au-delà de son obsession pour la taille, voilà ce qui rapproche bien plus Donald des chimpanzés. En effet, le président américain n’accepte que les lèche-culs autour de lui.

Si on ne veut pas se mettre à l’ouvrage et dire que ses flatulences sentent la vanille, mieux vaut s’éloigner de Trump. Sinon, comme un mâle satellite arrogant, il faut s’attendre à être intimidé et traîné dans la merde pour servir d’exemple à ne pas imiter.

L’inventeur des fake news a beau être une personne de stature imposante, l’histoire ne le reconnaîtra certainement pas comme un grand président. Comme le dit souvent ma mère, au-delà de la taille, la grandeur d’une personne se trouve surtout dans la seule partie de son corps comprise entre le cœur et les cheveux.

Ce qui veut dire que même si Donald avait hissé l’économie américaine à un niveau jamais égalé dans l’histoire, il restera le président le plus raciste, misogyne et vulgaire de l’Amérique moderne. Même ses admirateurs qui pesteront en lisant ce texte savent qu’il n’a pas le minimum de bonnes manières requis pour travailler dans un service public.

Oui, l’histoire parlera certainement des performances économiques de l’Amérique sous son premier mandat, mais elle retiendra surtout son manque de classe et ses politiques de division. Elle se souviendra de sa façon de faire qui a tailladé profondément le tissu social américain en décomplexant et en réveillant tous les démons qui tapissent l’histoire des États-Unis.

L’Amérique ne sera plus jamais pareil après le passage de Donald à la Maison-Blanche.

Oui, Donald est une personne au gabarit imposant, mais quand on parle de grandeur d’âme, il brille certainement par son absence. Il n’a pas un bon cœur et pour ce qui est de la tête, il est certainement la preuve, comme disait Einstein, que la vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, bien des gens ont l’air brillant jusqu’à ce qu’ils ouvrent la bouche.

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