Si tragique soit-elle, la crise sanitaire engendrée par la COVID-19 ne doit pas nous faire perdre de vue l’importance de poursuivre notre combat collectif contre le cancer, explique l’auteure

Comme le rappelle notre récente campagne, le cancer ne prend pas de pause. Et la clé, face à cette maladie, demeure la recherche.

Le cancer frappera un Canadien sur deux au cours sa vie et demeure la principale cause de décès au pays(1). En 2020, on prévoit que 225 800 Canadiens recevront un diagnostic de cancer et que 83 300 d’entre eux en mourront(2). Ces estimations sont plus élevées que celles rapportées pour 2019, compte tenu de la croissance démographique et du vieillissement de la population.

L’un des effets les plus ravageurs et les plus sournois de la COVID-19 serait de nous faire oublier la nécessité de continuer de financer la recherche sur le cancer. La mobilisation exceptionnelle autour de la pandémie ne doit pas se faire au détriment d’autres secteurs prioritaires de la médecine.

Récemment, de nombreux spécialistes en oncologie et des organisations vouées aux soins des patients ont fait état d’informations alarmantes à propos des effets de la pandémie sur le système de santé. Ils ont rapporté des retards importants dans la détection et la prise en charge de personnes atteintes de cancer.

Par ailleurs, de nombreux projets de recherche ont été ralentis ou retardés en raison de la fermeture des laboratoires, lors de la première vague de la pandémie.

Tout indique que les prochaines années seront très difficiles pour la recherche sur le cancer, car des subventions gouvernementales habituellement allouées à cette maladie ont été redirigées vers des projets liés à la COVID-19.

Une organisation à but non lucratif comme la Société de recherche sur le cancer, qui contribue à faire avancer les recherches, fait face à une baisse de revenus considérable pour les prochaines années.

Pourtant, la preuve n’est plus à faire : les avancées pour prévenir, détecter et traiter le cancer commencent par la recherche. Des progrès remarquables ont d’ailleurs été enregistrés au fil des ans. Pour certains types de cancer, le taux de survie dépasse 70, 80 et même parfois plus de 90 %. Désormais, plus de gens survivent à un cancer qu’ils n’en meurent. Ces progrès sont rendus possibles grâce aux percées scientifiques.

Par exemple, la Société de recherche sur le cancer finance une série de projets visant à mieux comprendre les liens qui existent entre les causes environnementales et le cancer, et ce, à des fins de prévention.

Voilà pourquoi il est crucial de maintenir le financement aux équipes de recherche. Il faut éviter à tout prix qu’ils interrompent leurs projets en cours et qu’ils cessent la poursuite de découvertes.

Pour ce faire, la Société de recherche sur le cancer, qui célèbre son 75e anniversaire, a puisé cette année dans son fonds de réserve afin de maintenir le financement de projets de recherche. Cela fut possible grâce à la très grande générosité des milliers de donateurs, des partenaires institutionnels et corporatifs ainsi que des bénévoles qui nous ont appuyés au cours des récentes années.

Toutefois, comme cette pandémie risque de nous affliger encore longtemps, nous avons besoin plus que jamais des dons de particuliers et des entreprises pour nous aider à financer des projets innovateurs qui auront un impact sur la recherche sur le cancer.

Miser aujourd’hui sur la recherche, c’est ouvrir la porte à sauver des vies.

*Cosignataire : DMark Basik, président du comité consultatif scientifique de la Société de recherche sur le cancer, professeur d’oncologie chirurgicale titulaire de la Chaire Herbert Black au Centre du cancer Segal de l’Université McGill

1 Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer. Statistiques canadiennes sur le cancer, 2019.

2 Statistiques Canada

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