Tout aussi importante que l’immunité parlementaire en démocratie et la protection des sources journalistiques, la liberté universitaire est un pilier essentiel pour assurer l’avancement et l’enseignement des connaissances.

En effet, celle-ci permet aux professeures et professeurs de critiquer les savoirs établis et de proposer de nouvelles idées, quelques fois controversées, sans crainte de sanctions. C’est l’une des conditions du progrès (scientifique et social) et le fondement même des universités. Cette même liberté leur a permis d’être protégées au fil du temps contre la censure et les pressions que pouvaient exercer les églises, les gouvernements ou la société. Comme directeur général de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), il est de mon devoir de participer à la défense de cette liberté nécessaire à la recherche et à l’enseignement.

Néanmoins, comme chef d’établissement, je suis également responsable des étudiantes et des étudiants. Il est donc de mon devoir de leur assurer un climat d’apprentissage et de formation de haute qualité, inclusif, diversifié et exempt de violence. Quant à la définition de ce qu’est un acte de violence, le mouvement #metoo nous a fait comprendre qu’il faut croire celles et ceux qui s’en disent victimes.

Il existe de nombreux mots remplis de haine et de mépris pour décrire nos collègues et nos concitoyennes et concitoyens, et ce, qu’ils soient des personnes racisées, issues des Premières Nations ou de la communauté LGBTQ2+. Ces mots ont une charge culturelle qu’il faut reconnaître. La liberté universitaire doit aussi se conjuguer avec intégrité, civisme et inclusion. Si l’un de ces mots blessants doit être employé par nécessité dans notre enseignement, il doit, par respect, être utilisé avec parcimonie et avec les précautions qui s’imposent.

Un établissement universitaire est la rencontre d’une multitude de communautés. Il est essentiel que toutes et tous reconnaissent les responsabilités et les enjeux sous-jacents à la liberté universitaire, au respect et à la civilité.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion