Cette semaine, je suis en vacances. Et j’habite une zone en alerte rouge. Même si techniquement je pourrais aller en vacances ailleurs au Québec, au Canada, ou ailleurs dans le monde, je ne le fais pas. Parce que ce n’est pas recommandé.

Depuis le début de cette pandémie, j’ai annulé les vacances que je devais prendre aux États-Unis au début du mois d’avril. Je suis restée à la maison. J’avais prévu d’aller dans l’Ouest canadien seule cette semaine, mais je n’y vais pas. Parce que ce n’est pas recommandé.

Depuis mars, je ne suis pas allée au restaurant ni dans un bar. Je n’ai participé à aucun rassemblement de grande envergure. J’ai vu quelques membres de ma famille, dehors, à de rares occasions. Notamment lors de ma seule semaine de vacances au Québec, cet été.

Depuis les sept derniers mois, j’ai suivi un protocole serré d’habillage, de déshabillage, de douche en rentrant du travail. J’ai maintenu une routine rigoureuse avec des précautions de désinfection.

J’ai passé la dernière demi-année à travailler de façon acharnée pour éviter de contaminer ma famille, mes collègues, mes patientes.

Oui, je suis habituée aux horaires chargés, aux irritants, aux protocoles complexes. Mais comme bien d’autres soignants, je suis fatiguée. Quand le premier ministre et le ministre de la Santé vous parlent du système de santé qui est fragile, ils font référence à nous, employés du système de santé.

Notre liberté est réduite de manière draconienne depuis le début de cette crise. Nous tentons de maintenir notre santé physique et mentale tant bien que mal, mais la nonchalance de certains est difficile à accepter. Notre patience est à bout, nous sommes très bons, mais pas inépuisables. Il faudrait arrêter de nous tester. Si on quitte le bateau parce qu’on est trop fatigués ou tout simplement écœurés, qui viendra vous soigner ?

SVP, restez chez vous.

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