Il paraît qu’il y a des milliards de connexions nerveuses dans un cerveau humain.

Plusieurs milliards.

En fait, la science nous indique qu’un seul centimètre cube de cerveau humain en contiendrait plus de dix mille milliards. Les combinaisons possibles entre celles-ci étant infinies, il n’existerait sur cette Terre aucun cerveau identique à un autre.

Ce n’est donc pas surprenant qu’il y ait tant de différences chez les personnes que l’on côtoie.

Chaque cerveau humain possède son propre assemblage de cellules, et pour cette raison, chaque personne est unique.

Bien sûr, la culture et l’éducation jouent un rôle crucial dans le développement d’un être humain, mais au-delà de l’influence des facteurs sociaux, le cerveau est un organe dont le mode de fonctionnement dépend des réseaux qui se constituent biologiquement entre ses neurones.

Ce n’est donc pas surprenant non plus que les personnes qui nous entourent n’arrivent pas toujours à bien se comprendre.

Même si nous partageons tous de nombreux traits communs, nous sommes tous réellement différents.

Il faut dire aussi que le langage, qui est notre meilleur moyen de communiquer, est un outil imparfait. Les mots contiennent tous une part d’ambiguïté, et une fois combinés les uns aux autres, cette ambiguïté devient exponentielle. Quand on y pense, traduire une idée en mots relève presque d’un miracle, quelle que soit la langue dans laquelle on s’exprime.

En revanche, même si notre perception de la réalité est régulée par une quantité phénoménale de connexions qui découlent de notre anatomie cérébrale, nous sommes tous soumis à des conditions similaires, peu importe le contexte social dans lequel on évolue. Nous venons tous au monde dans le même mystère et chacun d’entre nous doit faire face à ce grand questionnement irrésolu qu’est le pourquoi de la vie.

De là, le scénario qui s’ensuit est le même pour tout le monde : on naît et on meurt sans raison apparente et entre les deux événements, ce qui se produit n’est qu’une succession plus ou moins aléatoire d’épisodes dont nous ne connaissons pas la raison d’être.

Grandir, apprendre.

Ressentir, combler ses besoins.

Se reproduire, traverser les âges.

Et tout ceci se déroule à une vitesse à la fois lente et fulgurante, qu’on ne peut mesurer qu’à l’aide des aiguilles qui avancent sans relâche dans le cadran d’une horloge.

Le temps qui passe est une notion insaisissable, qui échappe à la compréhension de l’esprit humain autant que les heures nous glissent entre les doigts.

Ce constat en inquiète certains plus que d’autres, mais de façon générale, nous sommes tous préoccupés par ce phénomène, puisque chaque minute qui s’écoule nous rapproche doucement de l’échéance ultime. Et parce que cette unité de mesure est la même pour tout le monde, il est vrai de dire que nous sommes tous égaux devant le temps qui fuit.

La vie de chaque être humain a donc une durée limitée, un commencement soudain et une fin imprévisible, ce qui est au fond une forme de justice pour le genre humain. Si certains sont terrifiés à l’idée de rendre leur dernier souffle alors que d’autres y songent plus sereinement, nous sommes tous pour le moins impuissants devant la conclusion inexplicable de notre existence.

Mais ce ne sont pas là les seuls dénominateurs communs de la condition humaine.

Au fil de notre vie, à travers l’histoire qui nous est propre et l’organisation unique de notre cerveau, nous connaissons tous les mêmes états d’esprit. La joie, la colère, la tristesse. L’excitation, l’émerveillement, l’ennui.

Nous savons tous ce que c’est que de se sentir bien dans un moment précis. De désirer une chose très fortement. D’avoir peur devant la perspective d’un événement à venir.

Nous connaissons tous l’angoisse de prendre une décision éclairée face aux possibilités qui s’offrent à nous. L’avenir étant impossible à prédire pour qui que ce soit, nous connaîtrons tous au cours de notre vie de grands élans d’incertitude, d’appréhensions et de doutes.

Un jour ou l’autre, nous éprouverons tous l’extase des feux de l’amour et cette émotion douloureuse qui s’ensuit lorsque la déception nous laisse avec l’impression d’avoir le cœur brisé en mille morceaux.

Nous ressentons tous le doux réconfort qu’apporte une chanson mélancolique quand on traverse une période sombre. Ou l’apaisement que procure le fait de nommer les choses, de les partager avec autrui et de se sentir compris.

Ultimement, nous sommes tous familiers avec ce sentiment troublant d’être minuscule dans l’immensité de l’univers et nous partageons tous cette impression bizarre d’être seul au monde face à la grande énigme de l’existence.

Pourtant, nous sommes près de huit milliards dans cette galère qu’est l’aventure humaine. Et malgré que nous soyons tous différents les uns des autres, nous nous ressemblons tous étrangement.

En fin de compte, le cerveau humain a beau être tricoté par un nombre incommensurable de connexions neuronales et générer ainsi une intelligence unique d’un individu à l’autre, il n’en demeure pas moins que chaque être humain partage avec ses semblables une expérience extraordinaire : celle d’être vivant.

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