En réponse à la chronique de Patrick Lagacé, « Le masque et nous », publiée le 8 septembre

Le 8 septembre, Patrick Lagacé a écrit un texte où il amalgame ceux qui menacent de mort le premier ministre du Québec à ceux qui s’opposent au masque obligatoire à l’école. Il en profite aussi pour me prêter l’intention de devenir le leader de ces « imbéciles ».

D’abord, je voudrais rappeler que je n’ai pas attendu M. Lagacé pour dénoncer haut et fort ceux qui menacent François Legault. Je l’ai même fait publiquement 48 heures avant lui.

Plusieurs provinces et États, partout dans le monde, confrontés au même défi de combattre l’actuelle pandémie, prennent des décisions très différentes de celles imposées par MM. Arruda et Legault, particulièrement sur le port obligatoire du masque.

Personnellement, je m’inquiète qu’on tente de faire taire la critique par rapport au discours gouvernemental, soit en bâillonnant les médecins ou en insultant les sceptiques de toutes sortes.

Pour exprimer mon mécontentement contre la décision d’imposer le masque à tous les enfants de 10 ans et plus, j’ai coorganisé une marche familiale à Québec le 23 août dernier. Sans syndicat pour la financer ou l’organiser, aucune couverture des médias de masse avant l’évènement. Plus de 3000 personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée nationale. Josée Turmel et moi avons animé les discours, où seule une dizaine de spécialistes du domaine de l’éducation et de la santé ont pris la parole.

Dans une société libre et démocratique, c’est ainsi qu’on devrait fonctionner. Quand des décisions politiques nous déplaisent, on peut signer une pétition, manifester et même voter contre le parti qui nous impose des choses qui ne font pas notre affaire. C’est une « certaine conception de la vie en société » qui m’apparaît tout à fait respectable.

Les Québécois qui s’opposent présentement au masque obligatoire ne sont pas tous des gars « moins éduqués » comme M. Lagacé le laisse entendre. Au contraire, j’étais impressionné lors de notre marche de constater la présence nombreuse de femmes brillantes et motivées. Ayant organisé des activités politiques au Québec depuis plus de 30 ans, je n’avais jamais vu ça. Habituellement, les hommes sont toujours surreprésentés alors que là, c’était clairement le contraire. D’ailleurs, lors de notre évènement du 23 août, 8 des 10 spécialistes qui se sont adressés à la foule étaient des femmes.

Et le cas du Québec ne serait pas exceptionnel. La Fondation Jean-Jaurès, en France, publiait cette semaine une étude pour dresser le portrait type du militant anti-masque obligatoire. L’attrait pour ces idées « augmente avec le niveau de diplôme et de salaire ». Ce mouvement est composé à 63 % de femmes, âgées en moyenne de 50 ans. On est loin du portrait imaginaire de M. Lagacé.

Selon les différents sondages, entre 25 % et 60 % des Québécois s’opposent à une ou plusieurs des mesures sanitaires imposées depuis mars dernier par le gouvernement Legault. Ce qui me choque et me surprend, c’est qu’aucun élu à l’Assemblée nationale ni aucun des principaux commentateurs de la scène publique n’ose exprimer cette opinion.

Comment expliquer ce terrible déficit de représentation démocratique et médiatique ? Comment certaines élites en sont-elles venues à s’éloigner autant de ceux qui paient leurs salaires ?

M. Lagacé conclut même sa chronique en traitant d’égoïstes celles et ceux qui s’opposent au masque obligatoire. Au contraire, je vois des femmes et des hommes engagés, altruistes et préoccupés par l’avenir de la prochaine génération, sur le dos de laquelle on empile des montagnes de dettes publiques et à qui on complique, comme jamais, la présence à l’école. Le 23 avril dernier, un certain Patrick Lagacé écrivait un excellent papier dans lequel il cite des experts qui nous informent que la charge virale des enfants est tellement minime qu’ils ne sont pas ou pratiquement pas transmetteurs du virus. D’autres études nous apprennent que la COVID-19 est de quatre à sept fois moins meurtrière que la grippe pour les enfants. Se questionner sur le port du masque obligatoire pour ces mineurs est donc tout à fait légitime.

Patrick Lagacé doit aujourd’hui avoir l’humilité de s’excuser. Pas à moi personnellement. J’ai l’habitude de me faire insulter et menacer sur la place publique et sur les réseaux sociaux. Je suis peut-être le seul au Québec qui a été obligé de lancer un livre sous escorte policière.

M. Lagacé doit plutôt des excuses à ces milliers de parents qui constatent que la COVID-19 est une bien faible menace pour leurs enfants et que les mesures sanitaires imposées pour la combattre compromettent la motivation, l’apprentissage, la réussite scolaire et la santé mentale de la jeunesse. Ces pères, et surtout ces mères, de famille n’ont pas le privilège d’avoir un micro ou une tribune. Ils descendent très rarement dans la rue pour exprimer leurs idées. Le minimum qu’un bien-pensant du Plateau peut faire serait de les respecter et les écouter, pas de les associer à des criminels et les traiter d’imbéciles.

> Lisez « Le masque et nous »

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