Cette année les vacances sont québécoises, et c’est donc l’occasion de découvrir des régions que nous ne connaissons pas. Ceux qui ont eu la chance de voir la pièce de théâtre ou de lire le livre de Christine Beaulieu J’aime Hydro se souviendront du voyage qu’elle entreprend sur la Côte-Nord pour visiter le complexe hydroélectrique de la Romaine. C’était en 2016 et Christine Beaulieu a parcouru le trajet en véhicule électrique avec environ 140 kilomètres d’autonomie, alors que la seule borne de recharge de la région était à Sept-Îles. Nous avons souhaité emprunter la même route et constater les progrès faits pour le circuit électrique sur le parcours.

Nous sommes partis de Montréal à la mi-août avec notre voiture électrique et ses 400 kilomètres d’autonomie. Première nuit chez nos amis à Berthier-sur-Mer et branchement de la voiture pour la nuit à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. Départ le lendemain pour Matane, où nous prenons le traversier pour Godbout. Dans le Bas-du-Fleuve, les bornes sont fréquentes. Nous rechargeons en chemin à Trois-Pistoles, puis à notre hôtel à Matane.

Le traversier Matane-Godbout est gratuit pour les véhicules électriques. À Godbout, il y a maintenant une borne rapide du circuit électrique d’Hydro-Québec, que nous n’avons pas utilisée. C’est à Sept-Îles que nous passons un moment à trouver une borne qui fonctionne près de notre hôtel. Entre celles dont l’accès est bloqué par des travaux, qui sont hors d’usage, ou réservées aux clients d’un hôtel différent du nôtre, nous trouvons seulement une borne à 4 km de notre hôtel.

Première leçon : choisir son hôtel en fonction des bornes de recharge.

C’est en repartant de la ville que nous découvrons la borne rapide du circuit électrique, située dans un parc, que nous n’avions pas identifiée sur notre application de géolocalisation. Deuxième leçon : sur l’application que vous utilisez, apprenez à différencier les bornes standard de 7 kW, qui permettent une recharge en six à huit heures, des bornes rapides de 50 kW, qui permettent de recharger en une à deux heures.

Notre prochaine et dernière étape est Havre-Saint-Pierre, où il y a deux stations de recharge. Pour ceux qui souhaitent poursuivre la route vers le nord, il y a trois autres bornes jusqu’à Natashquan.

Le chemin du retour s’est fait sans encombre par la rive nord jusqu’à Montréal. Nous avons appris à repérer les bornes rapides du circuit électrique d’Hydro-Québec : les villes de Port-Cartier, Godbout, Baie-Comeau, Tadoussac sont toutes bien équipées. Les bornes sont placées dans des parcs où il est facile de pique-niquer, et nous rechargeons notre véhicule en environ une heure trente minutes au coût de 11,78 $ de l’heure.

Au total, nous avons parcouru 2500 kilomètres, pour un coût total de 75 $.

Le voyage aurait sans doute été plus compliqué avec un véhicule ayant seulement 200 kilomètres d’autonomie, car les bornes restent relativement distantes. Par ailleurs, en hiver, les batteries perdent facilement de 20 à 25 % d’autonomie. Il est difficilement envisageable pour un voyage de ce type de recharger la voiture sur une prise de 110 V qui procure environ 10 kilomètres d’autonomie par heure de charge (il faudrait donc 40 heures pour charger complètement une voiture comme la nôtre). Certaines applications mobiles telles que PlugShare prévoient la possibilité d’utiliser des bornes de recharge installées chez des particuliers, mais ce système est encore peu développé au Québec.

Le trajet est donc facile en été avec un véhicule dont l’autonomie est suffisante. Avis au circuit hôtelier et aux campings : il est temps de vous équiper pour donner à vos clients la possibilité de recharger pendant qu’ils logent dans votre établissement ou sur votre terrain.

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