En réponse au texte d’opinion de Gérard Beaudet, « Le Vieux-Terrebonne à l’épreuve de la densification », publié le 20 août*

Le 20 août dernier, j’ai pris connaissance des réflexions de Gérard Beaudet, urbaniste et professeur titulaire à l’école d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, qui faisait principalement référence aux défis à venir concernant le développement urbanistique du Vieux-Terrebonne. Je me permets d’enrichir sa réflexion en apportant plusieurs précisions sur le travail réalisé par la Ville de Terrebonne et les chantiers qui sont à l’œuvre.

Tout d’abord, je vous assure que mon administration partage certaines préoccupations soulevées par M. Beaudet, dont tout particulièrement celle de maintenir « un équilibre précaire entre conservation et redéveloppement de même qu’entre respect de l’architecture patrimoniale et apport contemporain ». Cet équilibre comporte certes certains défis et celui-ci est au cœur de nos réflexions quotidiennes. Comme décideurs municipaux, nous sommes amenés à réfléchir sur la portée de notre environnement réglementaire afin qu’il reflète la vision de nos citoyens par une démarche saine et transparente. Il est important de spécifier que l’on parle ici de mettre en application une théorie qui comporte des nuances et des points de vue parfois différents.

En tant qu’ancien noyau villageois, le Vieux-Terrebonne se caractérise par un environnement bâti dont l’implantation dense et variable atteste de la superposition de différentes époques de développement.

La Ville de Terrebonne a la ferme volonté de préserver et valoriser les atouts de ce quartier unique dans la région parmi lesquels le patrimoine occupe une place de choix. Avec l’appui du ministère de la Culture et des Communications et de nombreux collaborateurs locaux, la Ville a su doter ce quartier historique d’un caractère distinctif dont l’attractivité augmente chaque année. Cette transformation n’aurait pu se faire sans l’implication de ses citoyens, dont l’engagement soutenu n’a fait que croître au fil des ans.

Ainsi, à l’image de ses résidants et visiteurs, le quartier en évolution s’est enrichi d’un vaste éventail d’attraits qui associe désormais le patrimoine, la nature, la culture, la gastronomie, le design et l’art, dans un contexte festif ou contemplatif se transformant au gré des saisons.

Cette volonté d’être à l’écoute des citoyens a été maintes fois démontrée. L’un des exemples les plus probants est la collaboration de la Ville avec l’Institut du Nouveau Monde (INM) en 2017-2018 pour élaborer un diagnostic intégrant une démarche de participation citoyenne. Ces consultations ont permis de cerner les divers enjeux à prioriser en regard des nombreux commentaires compilés. Or, parmi les enjeux identifiés, certains révèlent d’une part l’attachement des résidants envers leur quartier d’appartenance, le verdissement, la mobilité et d’autre part la dynamique commerciale et touristique qui s’y exerce en termes de fréquentation locale et régionale. Ainsi, le défi réglementaire a consisté à définir des règles qui puissent orienter l’avenir du quartier, tout en considérant le point de vue de chacun de ses acteurs.

Je souligne également que le conseil municipal a adopté unanimement, en janvier dernier, la création d’un conseil local du patrimoine dont la fonction fut confiée au comité consultatif d’urbanisme. La composition de ce conseil est majoritairement citoyenne. D’ailleurs, le profil de compétence, dans le processus de sélection, fut revu afin de privilégier des candidatures avec une certaine expertise sur l’enjeu patrimonial.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc de l’île des Moulins, dans le Vieux-Terrebonne

Révision du cadre réglementaire pour le Vieux-Terrebonne

Au moment d’écrire ces lignes, la Ville concrétise la version bonifiée de son premier projet de règlement maître d’urbanisme, le règlement 1001-304. Celui-ci vient de faire l’objet d’une consultation publique et propose des amendements qui correspondent le plus fidèlement possible aux orientations issues du rapport de l’INM et des récentes consultations auprès des citoyens.

Plus encore, une révision du règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale est en cours pour le Vieux-Terrebonne ainsi que pour les immeubles patrimoniaux. Cette révision sera déposée dans les prochains mois.

C’est donc dire qu’en bout de piste, les réflexions de tous les acteurs du Vieux-Terrebonne sont prises en compte et intégrées à la vision que nous sommes en train de développer.

En terminant, je veux rassurer mes concitoyens. Je suis natif de Terrebonne et j’ai grandi en profitant des différents attraits de ce secteur historique. Je savais que la révision de l’architecture réglementaire du Vieux-Terrebonne ne serait pas une tâche facile. Combien de politiciens auraient renoncé à ce défi ? Mes collègues et moi allons de l’avant, car l’inaction serait néfaste pour ce secteur. L’actuel environnement réglementaire est une porte ouverte à des décisions contraires à la volonté populaire. Vos administrateurs ont besoin d’une modernisation afin de répondre à notre ambition collective de préserver le caractère unique du Vieux-Terrebonne et de lui assurer un bel avenir.

Vous pouvez compter sur ma volonté d’y contribuer au meilleur de mes capacités en compagnie de mes collègues et des professionnels de la Direction de l’urbanisme. J’ai choisi de me consacrer totalement à restructurer notre ville, et ce, une brique à la fois.

* Lisez « Le Vieux-Terrebonne à l’épreuve de la densification »

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