En réponse au texte de Marc Sylvain, « Montréal, je te quitte », publié le 1er août. L’auteur est de retour à Montréal après quelque 10 ans en banlieue.

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J’ai décidé de revenir à Montréal il y a cinq ans après avoir passé une dizaine d’années en banlieue. J’ai habité à Blainville et à Laval et, même si j’y ai vécu de beaux (et moins beaux) moments, j’ai constaté au fil des ans à quel point je suis un Montréalais.

J’habite présentement à Saint-Léonard. À moins de cinq kilomètres de chez moi, on retrouve le marché Jean-Talon et ses étals spectaculaires, le cinéma Beaubien, où je peux voir autre chose que des films américains pas toujours très intéressants, le marché Maisonneuve, où le meilleur boucher en ville a élu domicile, et le parc Maisonneuve, lieu majestueux et accueillant où je vais faire mon jogging presque tous les jours.

Sans compter que j’habite à deux pas des futures stations de métro de la ligne bleue. Dans quelques années, j’aurai la possibilité de me débarrasser définitivement de mon automobile.

Bien entendu, Montréal comporte des désavantages. Pour l’automobiliste que je suis, c’est parfois fort compliqué de se stationner dans certains quartiers centraux pour aller faire ses emplettes. Cependant, il y a d’autres moyens d’y arriver : transports en commun l’hiver ; vélo l’été.

Les rues sont en mauvais état, la planification et la mise en place des voies actives sécuritaires se sont faites de manière un peu incohérente (et en consultant peu) et la mairesse me donne parfois l’impression de ne pas parler à toutes les parties prenantes lorsqu’elle prend des décisions, notamment en matière de transport et d’économie.

Cela dit, je ne retournerais pas en banlieue. Me rendre au travail en transports en commun me prend à peine plus de temps qu’en auto et je pollue moins. Je me suis également mis au vélo, et les 15 kilomètres qui me séparent de mon boulot me permettent de rouler sur des pistes cyclables plutôt agréables. En fait, c’est à Laval que ça devient moins chouette.

J’ai pris de nombreuses décisions personnelles au cours des dernières années pour réduire mon empreinte environnementale, et c’est de ne pas vivre en banlieue qui me permet d’y arriver. Il y a aura sans doute des gérants d’estrade domiciliés en banlieue qui flaireront le mépris dans mes propos, mais sachez qu’il n’en est rien, puisque je faisais face au même dilemme il y a 10 ans et que la décision a été très difficile. Il a fallu que je fasse certains réaménagements et sacrifices, mais j’y suis arrivé.

J’ai choisi Montréal pour sa proximité avec les activités économiques, culturelles et sociales. J’ai tourné le dos à la banlieue pour réduire mes répercussions négatives sur l’environnement et arrêter de perdre du temps sur l’autoroute au milieu d’une mer de véhicules occupés par une seule personne. Et il est faux de dire que c’est plus tranquille en banlieue. Qui dirait que le concert de tondeuses du samedi matin n’est pas cacophonique ?

Contrairement à certains, je ne méprise pas les citoyens qui vivent dans la deuxième, troisième, voire quatrième couronne de banlieue. Je trouve dommage qu’ils passent autant de temps dans leur auto. J’ose espérer qu’un jour, on développera Montréal correctement et que le prix des maisons y sera enfin abordable.

En attendant, je continue à vivre dans cette île aux mille charmes et focalise mon attention sur le positif.

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