Au printemps 2019, de nombreux parents et organismes communautaires de différents quartiers de Montréal se sont mobilisés à la suite de l’annonce de la coupe de la mesure alimentaire dans plusieurs écoles primaires.

Cette coupe était une conséquence directe de la nouvelle carte de défavorisation scolaire dont l’impact était de mettre fin aux repas à 1 $ pour près de 1000 enfants vivant dans des familles sous le seuil de faible revenu.

Nous étions alors intervenus pour demander qu’aucun élève de famille défavorisée ne perde cet accès à un repas à l’école à la rentrée 2019. Le ministre de l’Éducation s’est alors rangé à notre point de vue puisqu’il a renouvelé la mesure dans les écoles qui la perdaient pour au moins une autre année.

À l’été 2020, en pleine pandémie, nous ne savons pas encore ce qu’il adviendra de cette mesure dans ces écoles. Toutefois, selon les échos que nous avons, certaines écoles s’attendent à ne plus pouvoir offrir la mesure alimentaire. Nous demandons donc aujourd’hui au ministre de maintenir cette mesure pour l’année scolaire 2020-2021.

Il serait inconcevable que des enfants vivant dans une famille sous le seuil de faible revenu perdent la mesure alimentaire, encore davantage avec la pandémie qui a touché lourdement les conditions de vie des familles déjà vulnérables et les familles nouvellement frappées par les pertes d’emplois et de revenus.

Justement, il faudrait aussi se demander si notre vision comme société ne devrait pas aller au-delà de ce soutien très ciblé. La pandémie nous démontre que si cette mesure était universelle, le soutien aux familles dont les conditions de vie se détériorent (peu importe la raison) serait assuré au moins à ce niveau.

Alors, pourquoi la mesure ne serait-elle pas étendue à tous les enfants vivant dans des familles à faible revenu, peu importe l’école fréquentée et le lieu de résidence ? Tous les ordres de gouvernement devraient s’activer à moyen terme à mettre en place une politique alimentaire scolaire universelle pour que tous les enfants puissent avoir accès, gratuitement ou à un prix modique, à des repas nutritifs à l’école.

L’an dernier, à la suite de la mobilisation des milieux montréalais et à l’annonce du renouvellement pour une année, le ministre de l’Éducation avait également mentionné la possibilité de revoir le mode d’attribution du financement destiné à l’aide alimentaire accordé au réseau scolaire public. Nous attendons toujours les résultats de cette réflexion.

Nous savons déjà que les élèves en difficulté d’apprentissage auront d’immenses défis à la reprise des classes en septembre. Donnons-nous collectivement des moyens pour qu’au moins ces enfants n’aient pas à se soucier de leur ventre vide pour apprendre.

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