Avant la crise, les besoins en main-d’œuvre et la recherche de nouveaux talents dans les secteurs technologiques étaient en constante croissance. Il était question d’une importante pénurie et les étudiants étaient nombreux à répondre à l’appel du marché de l’emploi en choisissant des professions technologiques fortement prisées. D’ailleurs, le gouvernement et Investissement Québec, sur l’initiative du manufacturier innovant, étaient à pied d’œuvre pour que les entreprises surmontent ce retard important en automatisation et en robotique.

L’ÉTS forme 25 % des ingénieurs au Québec, 3000 étudiants y sont diplômés annuellement, et elle supporte activement les activités du Centech, l’un des plus importants incubateurs d’entreprises en démarrage du secteur universitaire au monde.

Si les activités se poursuivent malgré tout, deux questions s’imposent aux finissants : quelle est la place qui leur sera réservée sur le marché du travail au cours des prochains mois, des prochaines années ? Qu’adviendra-t-il à court terme des projets d’intégration et de développement technologiques des entreprises ?

Une reprise qui inquiète

Le redémarrage économique entraîne des défis qui obligeront les entreprises à gérer la précarité et le risque d’une seconde vague du coronavirus. Fragilisées, les entreprises pourraient vraisemblablement retarder leurs investissements dans les projets innovants, préférant voir venir la suite et retrouver leur vitesse de croisière avant de se lancer à nouveau dans le développement.

Aux États-Unis, le PIB a décliné de 4,8 % au premier trimestre de 2020 et une chute beaucoup plus grande est prévue au second trimestre. Le Fonds monétaire international estime que les différentes économies nationales devraient se contracter de 5 % à 9 % en 2020. Dans le difficile contexte actuel, nos entreprises devront être encore plus concurrentielles.

Et les jeunes pousses technologiques dans tout ça ?

Nous devrons faire des choix difficiles au cours des prochains mois tant sur le plan économique que sur celui des finances publiques. Réfléchir à la reprise impose de se poser des questions aussi quant au développement des talents et à notre capacité future à poursuivre notre croissance internationale en innovation.

Il n’y a pas si longtemps, on se targuait au Québec et à Montréal d’être une plaque tournante en technologie, en intelligence artificielle et en robotique. Le fait est que si nous faisions de plus en plus parler de nous à l’échelle internationale, la compétition demeurait soutenue et plusieurs États tentaient de faire leur place au soleil. Le risque est réel de perdre rapidement du terrain voit le jour.

Au Québec, les grandes entreprises ont tardé à emboîter le pas et à soutenir les jeunes pousses innovantes en comparaison de ce qui se fait en Europe et aux États-Unis.

Historiquement, l’incertitude économique joue contre la volonté d’investissement des entreprises et de ce fait, contre l’innovation. Le risque est réel d’assister à un retrait circonstanciel de leur soutien et de leur implication, lequel avait tendance à croître avant la pandémie. Pourtant, l’innovation demeure un gage de réussite des entreprises et assure la compétitivité.

Il en va de notre avenir, de celui de nos étudiants, de nos jeunes entrepreneurs, tout comme de notre capacité à surmonter les défis économiques actuels.

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