En réponse au texte d'Alain-G. Gagnon, « Pandémie, fédéralisme et concertation », publié le 28 avril

Dans un article récemment publié dans La Presse, Alain-G. Gagnon, titulaire de la Chaire de recherche en études québécoises et canadiennes de l’UQAM, aborde la prise de décision par les gouvernements et les défis que la pandémie pose à la fédération canadienne.

Dans cet article, l’auteur semble critiquer la gestion de la pandémie à la Ville de Québec en affirmant que le maire Régis Labeaume a décidé (contrairement à la mairesse de Montréal) de garder toutes ses infrastructures ouvertes, agissant ainsi à l’encontre des gestes posés par les représentants des deux principaux ordres de gouvernement. Nous souhaitons répondre à cette affirmation puisqu’elle ne reflète pas la réalité.

La Ville de Québec dispose d’une structure de sécurité civile qui lui permet de prévenir, de préparer, d’intervenir et de rétablir la ville lors d’une situation d’exception. Dans le cadre de cette pandémie et en ayant en tout temps à l’esprit la sécurité de ses citoyens et de son personnel, la Ville se préparait à faire face depuis déjà un moment avant que le gouvernement décrète, le 13 mars dernier, l’état d’urgence sanitaire sur tout le territoire québécois.

En suivant les annonces du gouvernement et la situation sur le terrain, en coordination constante avec ses partenaires de la Santé publique régionale, la Ville a pris des moyens pour appliquer au fur et à mesure des décisions gouvernementales, les directives sur les rassemblements, le confinement et les services essentiels.

En se gouvernant avec les informations de ses partenaires de la Santé publique régionale et l’évolution de la situation sur son terrain, la Ville de Québec a donc choisi, le 13 mars, de maintenir ouvertes ses installations en respectant les règles édictées sur la distanciation et les rassemblements. Ce n’est que le 15 mars, dans l'arrêté numéro 2020-004 de la ministre de la Santé et des Services sociaux, que le gouvernement a choisi de suspendre toutes les activités culturelles, de loisirs et autres. La Ville s’est alors immédiatement conformée.

L’auteur souligne que la Ville a corrigé le tir. De notre point de vue, la Ville s’est plutôt gouvernée de façon responsable en fonction de sa réalité et des directives gouvernementales.

Non seulement la Ville a adapté ses actions aux directives de la Santé publique, mais elle a été la première de la province à se doter d’un plan de rétablissement extrêmement détaillé et complet qui lui servira à reprendre la « vie normale » après la crise. Ce plan servira d’exemple pour toutes les municipalités du Québec qui voudront s’en inspirer et l’adapter à leurs besoins, a d’ailleurs commenté la chercheuse Julie-Maude Normandin, codirectrice du Cité-ID Living Lab sur la gouvernance de la résilience urbaine, à l’ÉNAP, le 8 avril dernier.

Les gouvernements de proximité que sont les villes ont un rôle de premier plan pour agir sur le terrain en fonction de leurs réalités respectives. Comparer Québec à Montréal dans la circonstance requiert d’apporter les nuances qui s’imposent.

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