Monsieur le Premier ministre, cher François,

Que c’est rassurant de te voir aux commandes ! Aucune Québécoise ni aucun Québécois n’ose penser à ce qu’aurait l’air cette crise si nos rendez-vous quotidiens avaient été avec tes prédécesseurs ou prétendants de 2018. Oui, nos visites avec tes ministres et docteurs, même devant un écran de TV, d’ordinateur, de tablette ou de téléphone, sont devenus un service essentiel.

Tu as su, avec jugement, troquer ta priorité économique pour te consacrer à la survie humaine. Merci.

Tu sais aussi mettre du baume sur certaines craintes, ralentir certains empressements. Par exemple, la reprise scolaire. Par une simple phrase de parent, tu t’es engagé à ne rouvrir les écoles qu’au moment où Isabelle et toi seriez assurés de la sécurité de vos deux fils, s’ils étaient encore d’âge scolaire. Cela a porté, cela a calmé.

Je t’encourage à continuer dans cette veine et à t’engager à être aussi efficace et convaincant pour les personnes « usagées » (comme l’a dit un petit-enfant en fin de semaine). Ce n’est pas parce que certains ont des cerveaux qui sélectionnent leurs souvenirs, des cœurs qui claquent ou des jambes qui ramollissent, qu’il faille les garder dans des couches molles et leur servir du manger mou.

Engage-toi à bâtir ou à créer un ensemble de lieux, non pas seulement décents, mais un réseau digne et reconnaissant envers tous les Québécois, celles et ceux qui ont bâti notre Québec humain. Que le tout soit public ou privé, conventionné ou non (que de termes rébarbatifs !), il te faut laisser en héritage de premier mandat des lieux où les premiers boomers pourront continuer leurs jours dans la sérénité et non pas seulement les terminer.

Bref, l’engagement que je souhaite de ta part est fort simple : d’ici 900 jours (d’ici les prochaines élections), dote le Québec d’endroits où ta sœur et toi serez à l’aise d’accepter que votre maman aille demeurer, une place où ta mère aimerait rester.

Engage-toi.

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