« Merci de faire ce que vous faites. Moi, j’ai hâte de crisser mon camp et m’en retourner chez nous ! »

C’était il y a longtemps… environ deux semaines.

Ces temps-ci, nous sommes plusieurs à trouver le temps long, vu les nombreux changements à notre quotidien, mais surtout, vu l’incertitude et l’insécurité qui règnent.

Les choses ont beaucoup changé depuis deux semaines. En tant que professionnel de la santé, je suis touché par les marques de soutien de la part de nos concitoyens.

Il y a les applaudissements, les lumières, les vidéos et les photos. Il y a les textos de notre famille et nos amis. Hier, lors d’un entretien avec un ami qui habite à Barcelone, il m’a fait remarquer les sirènes des bateaux qui répondaient aux applaudissements reconnaissants des gens, ponctuels, chaque soir, sur leurs balcons.

Il y a aussi les plus petits gestes, aux effets tout aussi grands. La phrase d’encouragement ci-dessus, par exemple, provient d’un parent, qui me remerciait d’être présent pour soigner son enfant. Les mots employés m’ont fait sourire par leur spontanéité bien sûr, mais surtout par leur bonté et leur sincérité. Ils étaient généreux, solidaires. Ils étaient encourageants.

J’entends souvent le terme héroïsme associé au travail de mes collègues œuvrant dans le milieu de la santé. L’héroïsme dénote toutefois une certaine rareté, un caractère quasi hors de portée. Or, pour décrire ces gens nombreux qui, malgré l’incertitude et l’insécurité, poursuivent un travail jugé essentiel en temps de crise, j’emploierais plutôt les attributs suivants : courage, conviction, compassion, altruisme et compétence.

Des mesures qui nous protègent

Votre reconnaissance nous transporte à travers ces temps ardus. Le respect de l’isolement social et autres mesures de santé publique nous protègent, tous et toutes, et nous permettent de prendre soin adéquatement des plus malades parmi nous.* Merci.

Vu la situation, le gouvernement a récemment demandé la fermeture des services non essentiels. Inévitablement, un parent, un ami, un proche seront parmi ces personnes affectées par des mesures difficiles, mais nécessaires.

Leur contribution est essentielle, mais s’accompagne d’importants sacrifices. Je vous en remercie sincèrement.

Les applaudissements sur les balcons, les sirènes des bateaux, le clignotement des lumières et autres marques de reconnaissance s’adressent à vous aussi. Ils soulignent votre courage, conviction, compassion, altruisme et compétence.

Biologistes et philosophes se questionnent depuis longtemps sur les fondements génétiques et environnementaux de l’altruisme. Or, les innombrables initiatives de soutien aux personnes affectées par la situation, comme ce fonds de secours aux travailleurs de la restauration de Montréal**, ou ces voisins offrant de faire les courses d’individus vulnérables, sont autant de preuves que nous sommes des êtres altruistes, au sens fondamental du terme.

Souvenons-nous des efforts que tous et toutes, services essentiels ou non, auront faits pour le bien-être collectif.

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