C’est par l’entremise de Dominique Anglade, aujourd’hui aspirante à la tête du Parti libéral du Québec, mais alors PDG de Montréal International, que j’ai fait la connaissance de L. Jacques Ménard, qui nous a quittés mardi.

Le 8 avril 2014, j’étais couché en plein jour sur le divan de mon salon en me demandant ce que me réserverait l’avenir alors que la veille, le Parti québécois perdait brutalement les élections, ce qui signifiait que je perdais moi-même mon emploi comme conseiller au cabinet de la première ministre. L. Jacques Ménard cherchait quelqu’un pour l’aider dans l’un de ses innombrables projets, « je vois mtl ».

Indigné par les chocs successifs qu’encaissait la métropole (fusions-défusions, corruption, maires en série, printemps érable), chocs qui s’ajoutaient à une économie au ralenti depuis la fin des années 80, Jacques a su convaincre la firme de conseil international BCG de produire un rapport sur la relance des villes.

« je vois mtl »

Un levier obligatoire de la renaissance, démontrait le rapport, était la mobilisation de la société civile autour d’un effort de relance. Ainsi est né « je vois mtl », évènement lancé avec la complicité de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et financé à même le réseau d’affaires de M. Ménard.

L’évènement aura finalement été un point d’inflexion dans la relance du Grand Montréal. Cela grâce à la participation de centaines de leaders de la communauté, tous secteurs d’activité confondus. Mais entre tous ces leaders, il faut rendre à celui qui a initié la chose l’hommage qu’il mérite.

Fier Montréalais, Jacques a voulu passer à l’action là où plusieurs étaient figés dans la passivité.

Grand entrepreneur, il a reçu toutes les idées de l’équipe d’organisation sans complaisance, mais avec suffisamment de curiosité pour avoir le courage d’aller jusqu’au bout.

Grand leader, il a accepté d’utiliser ses réseaux bâtis de longue date pour amener successivement dans ses bureaux les gens que nous voulions comme partenaires (recteurs, gens d’affaires, élus, etc.).

Grand démocrate, il n’a jamais hésité à collaborer avec tout le monde, sans réserve, peu importe leur famille politique ou idéologique.

On dit des gens qu’ils sont le plus souvent le produit de leur époque. L. Jacques Ménard est, à plusieurs égards, l’enfant du baby-boom. Mais plutôt que de se limiter aux privilèges que cela lui a conférés, il a utilisé ses ressources et son influence au bénéfice de la communauté.

Aussi, pour son action pour la relance de la métropole, mais également pour ses actions dans tant d’autres sphères de la société (allant des arts au sport en passant par la persévérance scolaire), il mérite notre admiration sans réserve.

L. Jacques Ménard aura été un grand Montréalais dont l’action et l’impact font de Montréal ce qu’elle est aujourd’hui : une ville créative et dynamique. Il aura en plus été pour moi, comme pour beaucoup d’autres jeunes, un modèle. Pour cela, je lui en serai à jamais reconnaissant.

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