Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, près d’une personne sur cinq sera touchée au cours de sa vie par un trouble de santé mentale au Québec. Parmi ceux-ci, les troubles anxieux, la dépression et la schizophrénie touchent respectivement 10 %, 5 % et 1 % de la population.

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, nous savons que le stéréotype qui est associé à la maladie mentale est encore négatif. Souvent par méconnaissance ou désinformation, il n’est pas rare que certains individus croient à tort que la personne qui est atteinte d’une maladie mentale a une part de responsabilité dans l’apparition de la maladie. Ce qui, jamais, ne nous viendrait à l’esprit en apprenant que notre voisin André a reçu un diagnostic de cancer le mois dernier.

Le lien entre l’imprévisibilité, la dangerosité et la maladie mentale qui est souvent invoqué à tort et à travers est aussi bien difficile à défaire. Savez-vous qu’une personne atteinte d’un trouble de santé mentale est statistiquement plus susceptible d’être victime d’un acte de violence que d’en commettre un ?

Force est d’admettre que ce mythe alimente la peur et l’évitement.

Peut-être que toutes ces histoires au caractère dramatique qui se retrouvent dans les médias et qui, d’emblée, pointent la maladie mentale y sont aussi pour quelque chose dans l’image déformée qui est transmise au public. Dans la réalité, les gens atteints d’une maladie mentale ne vivent pas toujours dans la tragédie. On oublie souvent que les gens ont une personnalité, de l’humour, de la créativité, un côté lumineux…

Un dialogue à étendre

Dans les dernières années, collectivement, on semble avoir ouvert principalement le dialogue par rapport aux troubles anxieux et de l’humeur comme la dépression. Plusieurs personnalités publiques ont contribué à faire avancer la discussion et diminuer les tabous en racontant leur vécu personnel. Pensons au juge de la Cour suprême Clément Gascon, qui a dévoilé et assumé publiquement des problèmes de santé mentale ou la chanteuse Florence K qui est une excellente ambassadrice.

Mais qu’en est-il des troubles psychotiques comme la schizophrénie, cette maladie qui attire plus souvent la crainte et le rejet que l’empathie et la compassion ? En comparaison avec différentes maladies, la schizophrénie semble réunir les aspects les plus péjoratifs du stéréotype associé à la maladie mentale, ce qui encourage la discrimination et la stigmatisation. Cette dernière, aux effets dévastateurs, est l’un des plus grands obstacles au rétablissement des personnes souffrant de troubles de santé mentale.

C’est connu, l’espoir est l’élément clé du rétablissement. Mais comment fait-on pour garder espoir lorsqu’on s’isole, qu’on a un sentiment de honte, un sentiment d’être enfermé dans la maladie et qu’en plus, on est ostracisé ?

Pour lutter contre la stigmatisation, collectivement, nous devons être conscients de nos propres préjugés et de nos attitudes qui sont stigmatisantes. Il faut réfuter les mythes, se renseigner, renseigner les personnes autour de soi, s’intéresser au vécu expérientiel et remettre en question la représentation que font les médias de la maladie mentale. Il faut lutter contre ces idées préconçues qui diminuent et qui enferment les gens dans la maladie. Il faut se mettre à la place de l’autre, se rappeler qu’« eux » sont aussi « nous », faire preuve de compassion et, fondamentalement, insuffler de l’espoir.

Dans les prochaines semaines, lors des campagnes de sensibilisation, continuons d’en parler, mais surtout, renseignons-nous. Posons-nous la question : que fait-on de l’espoir ?

> CONSULTEZ le site de la Société québécoise de la schizophrénie

> CONSULTEZ le site de l’Association canadienne pour la santé mentale

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