Le 2 janvier dernier a marqué le triste anniversaire de la mort d’une proche, Louise Paquet, dans une collision violente sur la route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge en 2018. À pareille date l’an dernier, soit en janvier 2019, deux personnes sont décédées dans des accidents de voiture similaires, dont une jeune femme de 18 ans.

Cette funeste coïncidence s’est répétée ces dernières heures, alors que deux personnes ont péri sur la 117 à Labelle lors d’une collision frontale. Depuis 2011, les statistiques font état de dizaines de décès violents sur quelques kilomètres.

Depuis le décès de Louise, je ne compte plus mes interventions pour que soit construit un nouvel axe à quatre voies sur une distance de 12 kilomètres, comme il a été maintes fois promis par les ministres provinciaux des Transports qui se sont succédé à la tête du MTQ depuis 20 ans.

Au printemps 2018, le ministre libéral des Transports d’alors, André Fortin, a finalement répondu aux doléances de milliers de résidants des Hautes-Laurentides en inscrivant ce projet au Plan québécois des infrastructures. Nous avons applaudi le geste même si son propre gouvernement avait mis un projet identique sur la glace en 2011 et qu’avec des échéanciers de six à huit ans, l’annonce de 2011 aurait pu aboutir à un nouveau segment de la 117 au cours des derniers mois.

L’annonce de 2018 était donc la bienvenue. Mais tout en sachant que la route 117 continuerait à gonfler ces terribles statistiques, nous espérions qu’un échéancier serré et cette volonté telle qu’exprimée au printemps 2018 viennent mettre fin à ce fléau surnommé « la sang 17 ».

Silence radio

Or depuis l’élection de la CAQ, c’est silence radio. Le ministre François Bonnardel a décidé de commander de nouvelles études alors qu’elles existent déjà et ont été mises à jour ; et ne comptez pas sur la nouvelle députée de Labelle, Chantale Jeannotte, pour mettre de la pression. Même si la 117 traverse des circonscriptions toutes représentées par une députation caquiste dont une partie siège au Conseil des ministres, jamais la 117 ne figure au menu de leurs allocutions en Chambre ni en public.

À croire qu’on a décrété une omerta du côté du ministre Bonnardel.

Remarquez que les partis de l’opposition, libéraux et péquistes, qui ont tour à tour jonglé avec la 117 jadis, font piètre figure et leurs actions sont à l’image de leur flamboyance…

J’essaie de ne pas devenir cynique en regardant aller nos politiciens. J’essaie de voir au-delà des commentaires abrasifs et violents des réseaux sociaux. Et parfois je me dis que finalement la classe politique elle-même entretient ce qu’elle dénonce, qu’en se plaçant au-dessus des demandes légitimes de ses commettants, en ignorant les nombreux signaux qu’on lui envoie, en refusant de répondre à des demandes qui sont loin d’être frivoles, elle prête le flanc aux critiques, aux médisances. Souvent bien légitimes.

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