En réponse au texte d’Isidore Kwandja Ngembo, « Où va l’Organisation internationale de la Francophonie ? », publié le 3 janvier

Ayant pris connaissance de l’opinion d’Isidore K. Ngembo, nous souhaitons réagir aux informations erronées, voire mensongères que cette opinion contient. 

Des allégations dont M. Ngembo est un habitué depuis le début de la campagne de Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de la Francophonie, mais qui imposent, à l’heure des fake news ou infox en bon français, une clarification.

Dès sa prise de fonction, Mme Mushikiwabo a exposé ses priorités, dont elle avait déjà tracé les grandes lignes pendant sa campagne : améliorer la gouvernance, la gestion et la transparence de l’OIF et recentrer les multiples projets de coopération autour des attentes de ses 88 États et gouvernements et de leurs populations. Très vite, elle a constaté l’ampleur de la tâche qui l’attendait : elle héritait d’une organisation en déficit budgétaire et dont les modes de fonctionnement étaient à revoir de fond en comble.

C’est avec la confiance renouvelée des États et des gouvernements membres qu’elle a entamé et mène aujourd’hui ce travail de fond, essentiel, qui vise à rendre l’OIF plus agile, plus efficace et surtout plus pertinente aux yeux des populations de l’espace francophone.

La priorité aujourd’hui est de préciser le mandat de la Francophonie afin de permettre la concrétisation et le passage à l’échelle des projets ayant un réel impact sur ses bénéficiaires. Ce soutien massif des États et gouvernements membres s’est à nouveau manifesté lors de la dernière Conférence ministérielle de la Francophonie qui s’est tenue à Monaco en octobre dernier. Les ministres présents, avec un nombre record de participation, ont donné leur plein soutien et mandaté la secrétaire générale pour effectuer les changements nécessaires à la mise en œuvre de cette nouvelle impulsion.

Qui dit « nouvelle impulsion » dit également « remaniement » des équipes. C’est dans ce contexte, et contrairement aux accusations infondées de M. Ngembo, que les contrats de trois ans de certains personnels n’ont pas été prolongés, et ce, en pleine conformité avec le statut du personnel. Par ailleurs, les personnes concernées n’ont en aucun cas été « abruptement limogées », bien au contraire, mais traitées dans le respect des procédures et avec toute la considération nécessaire dans de telles circonstances.

S’agissant des responsables des unités hors siège de l’OIF, encore une fois, l’auteur est mal informé, car la même Conférence ministérielle a également autorisé la secrétaire générale à désigner directement les représentants permanents de l’OIF dans les unités hors siège, et ce, dans le but de veiller à l’ajustement et au bon équilibre des représentations de l’OIF dans les diverses régions de la Francophonie.

En ce qui concerne le renvoi du directeur du bureau régional de l’OIF pour l’Afrique de l’Ouest, cité dans le texte, qui faisait l’objet d’une procédure disciplinaire, la secrétaire générale a suivi le rapport qui lui a été soumis par la commission paritaire composée à la fois de membres du personnel et de représentants de l’administration, recommandant à l’unanimité son renvoi immédiat pour fautes graves. Une première dans l’histoire de l’OIF où un nombre incalculable de cas d’indiscipline ont été tolérés dans le passé. 

Quant aux affirmations confuses et contradictoires de M. Ngembo au sujet du représentant de l’OIF à Genève, ce dernier n’a été ni « remercié » ni « promu », mais bien muté au poste de directeur de la Francophonie économique et numérique au siège de l’Organisation à Paris, qui était vacant depuis décembre 2017.

De manière générale, les mouvements de personnels constituent une pratique habituelle au sein des organisations. Les recrutements en cours ou à venir s’effectuent conformément aux modalités prévues par le statut du personnel.

Par ailleurs, la diffusion des appels à candidature est effectuée au moyen de nos réseaux sociaux ainsi que sur le site internet de l’OIF, qui a effectivement été modernisé récemment. Il comporte une rubrique « recrutement » qui a dû échapper à l’attention de l’auteur et qui comporte à ce jour trois postes en cours de recrutement. De nouvelles annonces devraient être postées dès la fin de l’audit organisationnel, dont les conclusions sont attendues prochainement.

Pour conclure, ce travail de modernisation de l’administration de l’OIF n’est pas une finalité en soi, mais un moyen de mieux servir les ambitions du projet francophone. En effet, au-delà de la détermination de Louise Mushikiwabo et de ses équipes à transformer l’OIF en une organisation efficace et transparente, l’année 2020 constitue une étape majeure dans l’histoire de la Francophonie avec la célébration partout dans l’espace francophone de son cinquantenaire.

Cette année symbolique se clôturera par la tenue du XVIIIe Sommet de la Francophonie, en Tunisie, au cours duquel elle rendra compte de son bilan de mi-mandat devant les chefs d’État et de gouvernement, à qui il appartiendra d’apprécier le chemin parcouru et de s’engager, aux côtés de l’OIF, sur les voies d’une Francophonie de l’avenir.

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