Le Gala Les Olivier que j’ai vu était consternant, mais pas surprenant. Les humoristes ne sont pas montés sur la scène avec un bâillon, ça ils l’avaient déjà fait, pour défendre la liberté d’expression. Ils ont choisi de laisser leur jugement et leur empathie au vestiaire. Ils se sont comportés en moutons ; ils pensent tous pareil, ou n’osent pas exprimer leur désaccord. Ils défendent la liberté d’expression de taper sur les plus faibles, un enfant handicapé. 

Combien ont défendu Guy Nantel qui recevait des menaces et qui devait être protégé par la police ? Il n’était pas du bon bord. Oui, il y a trop d’humoristes quand ils vont tous dans le même sens.

Il y a un risque de censure et que par rectitude politique on ne puisse plus rire de rien, mais ce n’est clairement pas le cas dans l’affaire Jérémy Gabriel. Mike Ward va trop loin, persiste et signe, et doit en assumer les conséquences.

Trouvez-vous une meilleure cause pour défendre la liberté d’expression.

La controverse semble payante pour Mike Ward en trophées et en vente de billets de spectacle. Les humoristes, pas tous, mais globalement, sont les plus prospères de nos artistes, leur cœur a-t-il été remplacé par leur portefeuille ? Je pense que l’intention de Ward est d’abord là, faire rire en faisant appel aux plus bas instincts de l’être humain, rire des plus faibles et de ceux qui sont différents, comme des enfants laissés à eux-mêmes dans une cour d’école.

Les conséquences

Si je compare les conséquences pour Ward (récompenses et popularité) à celles pour Gabriel (moqueries, méchancetés, harcèlement et menaces), je sais que c’est Gabriel qui est la victime. Ward a le culot de dire qu’il ne s’acharne pas, après des gags répétés pas cinq ou dix fois, mais 230 fois dans autant de représentations, en DVD et en capsules accessibles sur le Net. C’est un multirécidiviste.

Le comble de cette soirée affligeante : tout le temps d’antenne de la télé publique que Ward a pu utiliser impunément pour vendre égoïstement sa salade nauséabonde.

On n’a pas entendu l’autre côté de la médaille, ne serait-ce qu’une seule fois.

Pas de droit de réplique pour Jérémy Gabriel. Il n’a jamais eu une émission avec une telle cote d’écoute pour s’exprimer.

D’habitude dans les galas, les remerciements sont limités dans le temps pour éviter les débordements, rien de tel dans cette soirée. Tout ça ne me donne pas envie d’aller voir ces humoristes, souvent vulgaires. D’ailleurs, « fuck » a été le mot le plus utilisé dans la remise de prix par les humoristes gagnants. Des humoristes plus ou moins complices de Ward, ne serait-ce que par leur silence.

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