Vendredi dernier, 1er novembre, soulignait la Journée mondiale végane. Selon un sondage récent de l’Université Dalhousie, le Canada compte environ 470 000 véganes sur son territoire ; presque la population de la ville de Québec. Même si certains pensent que ce nombre a augmenté de manière significative au cours des dernières années, le constat dit autre chose.

Pas facile d’être végane ! En plus de ne pas manger de protéines animales, une personne végane s’abstient d’acheter, de porter et d’utiliser le cuir, la fourrure, la laine ou tout autre produit d’origine animale.

Certains pensent que le récent succès des régimes à base de plantes a fourni aux véganes l’occasion de faire entendre leur passion pour leur mode de vie. Pendant que certains les adulent, d’autres les haïssent.

Mais il faut reconnaître que la contribution du véganisme fait en sorte qu’il existe maintenant un plus grand choix pour tous, et pas seulement pour les véganes.

Greta et compagnie

La plupart des gens savent maintenant que Greta Thunberg a adopté le mode végane, mais de nombreuses autres personnalités bien connues pratiquent également ce style de vie. Parmi eux, le joueur de tennis Novak Djokovic, le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton, la vedette de la NFL Tom Brady et l’ancien boxeur Mike Tyson. Tous ces athlètes pratiquent des sports qui nécessitent force, endurance et persévérance.

Dans une liste interminable, de nombreuses célébrités féminines bien connues se rangent également du côté végane, notamment la légende du tennis Venus Williams ainsi qu’Ellen DeGeneres. Les racines du véganisme émanent de la justice sociale, un mouvement pour sauver le monde de lui-même.

Mais le véganisme a certes attiré son lot de critiques.

Une étude sur le végétalisme publiée il y a quelques années suggérait que les véganes subissent la discrimination et les préjugés au même titre que certaines minorités ethniques ou religieuses.

Pour un omnivore, cela peut sembler ridicule, mais ce groupe de consommateurs peut se sentir marginalisé compte tenu de certains commentaires que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. Certains commentaires sont assez directs et sans ménagement pour ces adeptes.

Mais pourquoi cette haine ? Probablement que les véganes sont méprisés par plusieurs pour ce qu’ils représentent. Manger de la viande constitue un privilège, surtout pour les pays riches. Au fil du temps, les Canadiens ont eu la possibilité de mettre de la viande sur la table, beaucoup de viande. Plusieurs de nos traditions et de nos recettes culinaires reposent sur les produits à base de viande.

Les véganes, quant à eux, croient que nous devrions renoncer à notre privilège durement acquis de manger des protéines animales et adopter un régime à base de plantes. Les végétaliens croient fondamentalement que l’on devrait interdire l’exploitation animale. Mais pour 91 % des Canadiens, les produits animaliers comme la viande et le fromage représentent des aliments de choix.

En silence, à l’exception des groupes d’intérêt, les véganes ont été muselés pendant des décennies. 

Maintenant, depuis que les consommateurs voient la planète dans leurs assiettes, nombreux sont ceux qui se demandent s’ils peuvent faire quelque chose pour lutter contre les changements climatiques. Deux ou trois fois par jour, les consommateurs peuvent opter pour différents choix alimentaires.

Le bien-être animal constitue l’autre question critique qui fait avancer le véganisme. Les agriculteurs, depuis quelques années, favorisent l’éducation des citadins. Ils tentent de rendre l’agriculture plus transparente et visible, seulement pour se rendre compte que certains citadins n’aiment pas ce qu’ils voient. Pour les non-initiés de l’agriculture, certaines pratiques à la ferme qui paraissent anodines pour les agriculteurs sont maintenant perçues comme inacceptables.

Le véganisme devient de plus en plus normalisé en Occident, mais pas partout. En France et en Australie, les personnes véganes se font toujours ouvertement critiquer. Certains gestes et messages peuvent parfois être violents, et cela va dans les deux sens.

Que cela nous plaise ou non, nous devons beaucoup aux véganes. Ils nous rappellent à quel point la diversité alimentaire est essentielle pour nous tous.

Au-delà du non-sens se trouve un chemin vers un avenir intéressant pour les protéines. À l’aube d’une nouvelle ère où la pluralité de protéines domine, tout le monde y gagnera.

En réalité, le fait d’avoir plus d’options semble créer des passerelles entre les préférences alimentaires.

Il n’est plus gênant pour les véganes d’errer parmi les omnivores, puisque la plupart d’entre nous sont maintenant exposés à des produits que les véganes peuvent déguster. La rhétorique dominante qui a propulsé la protéine végétale à l’avant-scène a démocratisé la notion de protéine, nous rendant ainsi plus conscients des options devenues accessibles.

Les véganes ou, du moins, les groupes de pression qui représentent le mouvement végane vont devoir se doter d’une nouvelle stratégie de relations publiques. La peur et la culpabilité ne fonctionnent plus et l’heure est à la réconciliation. Les véganes doivent reconnaître que le marché devient plus inclusif.

Notre parcours vers un marché plus inclusif sera parsemé d’obstacles. Mais respecter les véganes constitue un bon début, même si la majorité d’entre nous n’ont aucune intention de suivre une diète alimentaire aussi restrictive.

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