La révolution numérique et des communications, les défis comportementaux liés aux défis environnementaux, et les exigences de la société de l’innovation nécessitent, de manière presque forcée mais aussi utile, une vision transversale du monde et notamment de la gestion des organisations.

Dans une société en pleine accélération, changeante, incertaine, où le pari de la multidisciplinarité et de la fusion des connaissances est une condition sine qua non, il est nécessaire de s’adapter rapidement. Les usagers sont à présent au centre du processus de décision, que ce soit en ce qui concerne la co-construction de politiques publiques (le citoyen), l’utilisation de services marchands (le client) ou non marchands (l’utilisateur).

À travers l’apparition de ce concept de l’innovation par l’usage, l’usager devient ainsi le catalyseur du produit final. Le développement de techniques de cocréation comme les hackathons, où sont rassemblés techniciens, experts et usagers, et même parfois représentants de capital de risque, en est le parfait exemple.

La révolution du partage

C’est dans ce même esprit que l’entrepreneur Alexandre Mars a titré il y a quelques mois son ouvrage Donner : la révolution du partage.

Comme lui, beaucoup de chefs d’entreprise s’engagent désormais au service du partage.

Au cœur de cette tendance, on retrouve le développement de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le partage se fait alors à plusieurs niveaux et les exemples sont nombreux au Québec comme en France.

L’entreprise québécoise Bon Boss (gagnante du prix Nueva 2018 dont le Centre Jacques-Cartier était le partenaire) valorise ainsi les dirigeants qui font une différence dans les entreprises issues de toutes les industries, et propage les meilleures pratiques qui contribuent au mieux-être afin d’en faire bénéficier les employés et la société dans son ensemble.

En France, l’entrepreneur français Alain Mérieux a lancé l’Entreprise des possibles, un collectif d’entreprises de la métropole de Lyon, en France, dont l’objectif est de favoriser la réintégration dans la société de personnes qui n’ont plus de toit décent, ou qui risquent de se retrouver dans la rue.

Cette révolution du partage s’opère également en termes de bonnes pratiques. Le monde des affaires est en effet de plus en plus impliqué dans les questions de responsabilité sociale, par exemple en ce qui concerne les femmes. Ainsi, à l’occasion des Entretiens Jacques-Cartier 2017 et 2018, le réseau des Femmes chefs d’entreprise (FCE) a découvert l’existence du label WEConnect. Ce label international, établi avec succès au Québec et dans le reste du Canada, permet à des petites et moyennes entreprises (PME) appartenant à des femmes ou à des membres de groupes minoritaires de rivaliser sur un pied d’égalité avec des fournisseurs déjà établis auprès d’entreprises internationales.

Cette année, nous publierons un baromètre sur la responsabilité sociétale des entreprises, un sujet clé durant l’événement.

Nos résultats préliminaires identifient déjà certaines différences entre le Québec et la France, notamment en ce qui concerne la connaissance de la RSE. Alors que seulement 9,5 % des répondants québécois ne savent pas si leur entreprise a des projets de RSE ou projette d’en faire, c’est le cas pour 23,5 % des répondants en France.*

Cela met en évidence la nécessité de travailler ensemble, de proposer la vision d’un monde équilibré et inclusif. À travers les Entretiens Jacques-Cartier, nous essayons de répondre à cette nécessité en rassemblant différents acteurs, québécois, canadiens et français, qui viennent du monde des entreprises, académique et politique.

* Les résultats du baromètre « Votre organisme est-il socialement responsable ? » présentés ici sont préliminaires. Les résultats définitifs seront publiés pendant les Entretiens Jacques-Cartier, qui se dérouleront du 4 au 6 novembre au Québec.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion