En réponse au texte de Martin Lépine, « La (trop) timide place des livres en classe et à l’école », publié dimanche

J’ai lu avec grand intérêt votre texte. J’ai bien l’impression que ma réalité en tant qu’enseignante de français dans une école publique secondaire de l’ouest de Montréal est tout autre. 

Dans notre établissement, nous offrons le programme régulier et le programme en immersion. Du côté de mes collègues qui enseignent l’anglais, langue d’enseignement, les jeunes lisent en moyenne trois ou quatre romans en anglais par année. Idem en immersion française.

Chaque enseignant de français accompagne ses élèves dans un périple littéraire d’une durée de deux mois par roman, ce qui en fait un magnifique voyage dans le monde de la littérature qui dure toute l’année avec son lot de discussions de groupe, de présentations orales, de lettres à l’écrivain, et j’en passe. D’ailleurs, l’auteure Anna Gavalda avait répondu à une lettre d’élève de cinquième secondaire en moins de trois semaines.

Il est essentiel de se poser certaines questions quant à nos pratiques pédagogiques. Je remarque, bon an, mal an, qu’en début d’année scolaire, on se remet à parler de nous, les enseignants, de notre réalité, de nos élèves, de l’état de nos salles de classe, de nos bibliothèques, etc. 

L’école, ce n’est pas une fois l’an en septembre, l’école, c’est tous les jours, dans les autobus de la STM, au cinéma, sur le terrain de soccer, à La Ronde.

L’école, c’est la société tout entière. Nous avons tous un rôle à jouer auprès de nos jeunes.

Je termine avec une citation de Foglia qui résume bien notre rapport à la littérature : 

« Il n’y a pas une chance sur mille millions que votre ado lise Hubert Aquin parce que le livre est disponible sur un rayon de la bibliothèque à son école. Tu lis Aquin parce que quelqu’un te mène par la main à Aquin. Un prof forcément. »

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