Ça y est. La campagne est lancée. Toujours difficile en début de campagne de deviner ce qu’il en arrivera.

Qui aurait cru cinq semaines avant les élections, en 2011, que nous connaîtrions la vague orange ? Au même point en 2015, le NPD espérait former le prochain gouvernement. À voir, donc, ce que nous réserverons les prochaines semaines. Mais il faut espérer, et espérer grandement que la campagne sera une occasion d’avoir une réelle discussion sur les grands défis auxquels nous faisons face. 

L’urgence climatique, d’abord et avant tout. Car c’est un enjeu qui touche tous les aspects de notre vie.

Notre confort, notre santé et notre sécurité, notre économie. Certains diront notre survie, même. C’est un peu un cliché, mais il faut le répéter : nous n’avons qu’une planète et quand nous déréglons le climat, empoisonnons nos mers, nos lacs, nos rivières à coup de plastique ou autre, exploitons la Terre plus que ce qu’elle peut donner, détruisons les espèces dont notre survie dépend, nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis. Mais j’aurai l’occasion de revenir sur ce sujet dans les prochaines semaines. 

La justice sociale aussi. Parce que là encore, une société plus juste est une société plus saine et tout le monde en profite. Saviez-vous par exemple que lorsque les inégalités sociales diminuent, non seulement les plus démunis sont plus en santé, mais les plus riches aussi ? Ne laisser personne derrière est bon pour tous. 

Malheureusement, le contraire se produit ici, avec des inégalités grandissantes. Il ne suffit pas de poser un Band-Aid ici et là. Il faut d’abord s’assurer que tout le monde paie sa juste part (incluant les grandes multinationales) et que l’on s’attaque sérieusement, entre autres choses, à l’évasion fiscale qui nous prive de services publics dont on pourrait tant bénéficier. 

Et j’ai d’autres espoirs aussi. L’espoir de voir les jeunes s’impliquer et, surtout, voter.

Comme leur disait Rick Mercer : « Vous ne laisseriez pas vos grands-parents choisir vos vêtements, votre musique ou vos amis. Alors, pourquoi les laisser choisir votre gouvernement ?  » Malheureusement, plusieurs sont cyniques et on peut d’une certaine façon les comprendre. Quand, par exemple, le gouvernement libéral a renié sa promesse maintes fois répétée d’adopter un nouveau mode de scrutin, il a fait une double attaque contre notre démocratie en refusant de nous doter d’un système plus juste et en décourageant nombre de jeunes qui s’étaient mobilisés sur cet enjeu. 

J’aimerais aussi voir une représentation plus juste et plus fidèle de la société à la Chambre des communes. Savez-vous, par exemple, que le Canada n’est qu’au 61e rang mondial en termes de représentation féminine à la législature, avec 27 % de femmes à la Chambre (41 % pour le NPD, mais seulement 29,5 % pour les libéraux et approximativement 20 % pour les conservateurs et les bloquistes). Au NPD, 51 % des candidats nommés à ce jour sont des femmes, 10 % appartiennent à la communauté LGBTQ+, 8 % aux peuples autochtones et 22 % sont des minorités visibles. 

Parce que, au-delà des beaux discours, un effort réel est fait pour attirer ces candidatures. Parlant de tout cela, j’ai toujours autant de difficulté à réconcilier un gouvernement qui se dit féministe et vend des armes à l’Arabie saoudite, mais c’est un autre sujet sur lequel je tenterai de revenir.

Bien des espoirs, donc, en ce début de campagne. Certains me trouveront un peu naïve. Mais il faut pourtant continuer d’espérer. Comme le disait si bien mon premier chef en tant que députée, le regretté Jack Layton : l’optimisme est meilleur que le désespoir.

* Députée fédérale néo-démocrate depuis 2011, Hélène Laverdière ne se représente pas aux élections fédérales de 2019.

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