La défense de la qualité de vie des aînés les plus vulnérables de notre société est la pierre d’assise de la mission du Réseau FADOQ. C’est la raison d’être de notre organisation, notre principal cheval de bataille.

Depuis près de 10 ans, le Réseau FADOQ se bat afin d’inciter les instances gouvernementales à entreprendre des actions concrètes pour enrayer le fléau de la maltraitance envers les aînés.

Or, la FADOQ a expérimenté sa large part de frustrations dans le combat mené pour l’amélioration des soins de longue durée.

Ces frustrations, elles ont été exacerbées par les inquiétantes révélations dévoilées dans La Presse de samedi dernier faisant état de « 200 aînés et personnes vulnérables décédés au cours des 20 dernières années à la suite d’accidents médicaux dans des résidences qui les hébergeaient ».

Encore des horreurs envers les aînés. Encore de la maltraitance organisationnelle. Et encore ce douloureux constat : le manque de changements tangibles en matière de soins de longue durée perdure, et ce, malgré les nombreuses recommandations formulées par le Réseau FADOQ ces dernières années. Encore un cri d’alarme, notre cri d’alarme, qui peine à se faire entendre auprès de la classe politique.

Ce n’est pas parce que nous ne haussons pas le ton, remarquez. En juillet 2018, le Réseau FADOQ a appuyé la demande d’action collective du Conseil pour la protection des malades contre tous les CHSLD du Québec afin que les résidants de ces établissements puissent bénéficier du minimum décent. Il importe de réparer les torts causés par les piètres conditions de vie imposées à ces aînés vulnérables.

De consultation en consultation

En mai dernier, notre organisation a été approchée par la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, pour participer à un comité consultatif en vue de l’élaboration d’une politique d’hébergement et de soins de longue durée, politique dont le dépôt est prévu en 2020 seulement.

Oui, vous avez bien lu, une autre consultation… C’est qu’il s’agira d’une quatrième consultation en cinq ans pour le Réseau au sujet de l’hébergement et des soins de longue durée.

Ces consultations ont mené à l’élaboration de plusieurs recommandations de la part du Réseau. Nous n’avons pas chômé : en mai 2014, le Réseau FADOQ a déposé un mémoire dans le cadre des consultations particulières sur les conditions de vie des adultes hébergés en centre d’hébergement et de soins de longue durée ; en janvier 2017, le Réseau FADOQ a présenté un avis au ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, Gaétan Barrette, dans le cadre de la démarche visant à améliorer l’organisation des soins et des services offerts en CHSLD ; en mai 2018, le Réseau FADOQ a participé au Forum sur les meilleures pratiques : usagers, CHSLD et soutien à domicile.

La FADOQ a montré son exaspération devant cette énième ronde de réflexion qui s’amorcera sous peu. C’est que, voyez-vous, ce n’est plus le temps de réfléchir. Nous l’avons assez fait. Les mémoires et les avis visant à faire avancer l’état des soins de longue durée ont été publiés et consultés.

Le temps presse, la population québécoise vieillit à un rythme accéléré, il faut passer à l’action. Point final.

Et comment passe-t-on à l’action ? Comment défie-t-on ce laxisme politique qui ronge l’amélioration des soins de longue durée ? Pouvons-nous, une fois pour toutes, panser les profondes blessures causées aux victimes de la maltraitance organisationnelle ?

C’est possible, à condition d’humaniser le système en soutenant avec plus de conviction les différents professionnels pour qu’ils soient en mesure d’offrir les soins adéquats aux patients. L’amélioration de l’organisation du travail, voilà une piste de solution importante aux problèmes de maltraitance organisationnelle en CHSLD.

C’est possible, à condition d’embaucher de la main-d’œuvre formée et qualifiée. Ce qui améliorerait assurément la qualité de soins et de sécurité des patients. Il faut instaurer rapidement de nouveaux ratios soignant/patients pour prévenir l’épuisement professionnel ainsi que la détresse psychologique qui minent le quotidien du personnel. Il est grand temps que le gouvernement prenne acte des résultats encourageants des récents projets pilotes.

C’est possible, à condition de rehausser le financement alloué à la mise à niveau et à la rénovation des CHSLD.

Toutes ces solutions, le Réseau FADOQ les a présentées au gouvernement. La balle est dans le camp de nos décideurs politiques. Leurs consciences doivent être éveillées par tous ces cas de maltraitance organisationnelle. Évitons de reproduire encore les erreurs du passé en matière de soins de longue durée.

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