Nous avons reçu quelques lettres de patients du DAmir Khadir à la suite de la publication de deux chroniques d’Isabelle Hachey les 18 et 20 juin derniers sur les traitements de la maladie de Lyme*. Voici un de ces témoignages.

Ces derniers jours, il a beaucoup été question du traitement par antibiotiques sur longue durée pour la maladie chronique de Lyme, entre autres, par le DAmir Khadir, au Québec. 

Je n’ai aucune prétention scientifique, aucun enjeu politique ou économique à soutenir, je n’aime pas être sous les projecteurs… Mais en lisant les journaux et en écoutant la radio cette semaine, j’ai eu envie de partager mon histoire. 

Peut-être pour apporter quelques nuances aux idées véhiculées. Peut-être aussi pour simplement montrer que dans la vie, ce n’est ni tout noir ni tout blanc… et que naviguer dans des zones grises, au niveau de notre santé, c’est difficile dans la vie de tous les jours. 

Depuis deux ou trois ans, la santé publique nous informe des précautions à prendre quant aux morsures de tiques qui peuvent être porteuses de la maladie de Lyme et de différentes co-infections. Si vous êtes piqué par une tique cet été, on vous prendra rapidement en charge et un suivi sera fait pour prendre toutes les précautions en vue d’éviter l’infection. Il semble y avoir un consensus assez généralisé pour le protocole d’infection à la maladie de Lyme récente. 

Par contre, si, comme pour moi, la piqûre de tique remonte à quelques années, il n’y a plus aucun consensus quant à savoir ce qu’on doit faire.

Pire, ce que je perçois, c’est plutôt un déni de l’existence de la maladie chronique de Lyme. 

J’ai été piquée par une tique chez moi, dans Lanaudière, il y a environ huit ans. J’ai retrouvé la tique dans mon dos de 24 à 36 heures plus tard… je cueillais des têtes de violon dans des broussailles près d’une petite rivière. Aucune panique… dans ces années-là, la maladie de Lyme m’était inconnue. J’ai également par le passé fait de la randonnée et du camping aux États-Unis, du travail en verger en Montérégie, des zones à risque. 

S’ensuivent divers problèmes de santé isolés. Fatigue, courbatures, douleurs neurologiques. Au fil des ans, les malaises deviennent chroniques. Je rencontre des médecins, des neurologues, des physiothérapeutes, des massothérapeutes, des ergothérapeutes, des ostéopathes, des acupuncteurs, etc. Je passe des tests : échographie, radiographie, résonance magnétique, et plusieurs autres. On me prescrit divers médicaments : infiltrations, anti-inflammatoires, relaxants musculaires, etc. Des effets secondaires à la tonne, du temps d’attente entre les rendez-vous (parfois des mois), de l’absence au travail, des frais pour le réseau de la santé. Des espoirs et de la déception. 

Au final, je reçois un diagnostic de fibromyalgie… remis en doute par la suite. J’arrive quand même à fonctionner. Il le faut bien : nous sommes propriétaires d’une entreprise de transformation alimentaire et agriculteurs. C’est difficile, j’ai mal partout, tout le temps. Par moments, je n’ai plus aucune énergie.

suivi professionnel

L’an dernier, je passe des tests sanguins américains et européens qui s’avèrent positifs pour la maladie de Lyme chronique. Un médecin de famille m’informe que le DKhadir reçoit des patients comme moi. Ce médecin convient que jusqu’à maintenant rien n’améliore mon état, et qu’il n’a plus rien à me proposer. 

Avec le DKhadir, j’ai un suivi professionnel. Je ne suis pas fan de médicaments, j’en ai toujours pris le moins possible.

Le Dr Khadir modifie les dosages ou les types d’antibiotiques quand des effets secondaires sont désagréables. Il exerce un vrai suivi… même s’il faut parfois attendre de longues heures à son bureau. Il est visiblement débordé !

Résultat : aujourd’hui, un an plus tard, de 85 à 90 % de mes symptômes ont disparu. Après sept ans de recherche. Enfin. Et, depuis quelque temps, je ne prends plus d’antibiotiques. 

J’ai été une candidate réceptive aux antibiotiques, ce qui n’est pas le cas de tous. Les effets secondaires ont été négligeables comparativement aux gains. Au niveau de la société, et de la résistance possible aux antibiotiques, j’ai des questionnements, bien sûr. Mais aucune solution n’est parfaite. 

Merci, docteur Khadir, pour votre soutien, votre engagement, votre désir de soigner.

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